Courrier des lecteurs

Pour une filière courte en médecine générale, avec une vraie FMC, obligatoire et validante !

Publié le 21/03/2019

Bravo au Dr Bernard Kron pour sa contribution du n° 9731 (notre édition du 11 mars) de notre «Quotidien». Sans tomber dans les travers type « tout était mieux avant », « de notre temps », etc., si les connaissances médicales sont toujours plus vastes, ce n'est pas forcément en allongeant les études qu'on assurera leur maîtrise. Un généraliste compétent peut être formé en 7 ou 8 ans et n'a pas à rougir de n'être « que » généraliste, la « spécialité de médecine générale » n'étant qu'un oxymore inventé par certains de nos syndicats pour extorquer en son temps une revalorisation tarifaire.

La boutade est célèbre : « un spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout sur presque rien. » A contrario un généraliste serait-il quelqu'un qui ne sait rien sur presque tout, ou presque rien sur un peu tout ? Non, mais simplement (dans notre discipline en tout cas)  un médecin qui sait se comporter devant toutes les situations et qui a derrière lui un bon réseau de correspondants spécialistes. D'ailleurs, personne ne sait tout, en médecine comme ailleurs, sauf peut-être les Drs BigBrother ou BigData qui naîtront un jour de l'intelligence artificielle, et la compétence sera alors de dénicher la vérité dans leur profusion de données.

Quand on entrait en médecine entre 1960 et 1970 on savait qu'on en avait pour 7 ans minimum, et c'était déjà long ! Aujourd'hui c'est 10 ans (on nous dit bientôt 11 ou 12), ce qui laisse au mieux 35 ans pour exercer ensuite, sans doute moins puisque nos jeunes confrères optent de plus en plus pour le salariat : retraite à 62 ans, donc 32 de vie active…

Est-ce bien raisonnable ? Pourquoi ne pas revenir à une filière courte pour la médecine générale, en instaurant ensuite, plutôt qu'une recertification à la mode, une vraie formation continue, obligatoire et validante, qui ne soit pas sabordée au moindre caprice d'un ministre ?

Quant à la recertification, si elle venait à nous être imposée, il faudra l'exiger de toutes les professions à haute responsabilité, à commencer évidemment par les politiques, et peut-être remplacer le Doctorat en Médecine par un simple certificat provisoire de fin d'études, puisqu'il sera périmé tous les 6 ans…

Des effectifs d'étudiants déterminés par chaque faculté répondront-ils à la question des besoins locaux, ou des capacités de formation ? On peut très bien imaginer former des médecins ailleurs qu'en faculté s'il n'y a pas assez de place dans les amphis. En tout cas, vive la suppression du numerus clausus, même si elle ne résout rien en effet à court terme, et merci au Dr Kron !

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Dr Bernard Dauptain, Médecin généraliste, Pamiers (09)

Source : Le Quotidien du médecin: 9734