Tout commence après le baccalauréat. Les futurs médecins savent qu’ils vont devoir s’accrocher très dur pour arriver à décrocher leur 1re année. Outre le fait qu’on leur recommande chaudement d’avoir en poche un baccalauréat scientifique (les bacheliers littéraires n’ont actuellement plus de chance de réussir le concours), on leur explique qu’avoir la mention est une preuve d’efficacité dans le travail et que les chances de succès en sont d’autant majorées.
Durant cette année monacale (souvent deux), ils doivent faire preuve de persévérance et de travail acharné. Pour les aider ils peuvent souscrire à des formations privées (très onéreuses), ou demander au tutorat de les soutenir dans leurs révisions. Ainsi, si l’étudiant est studieux, scientifique, et suffisamment « intelligent », il arrivera à obtenir le précieux sésame pour se retrouver en 2e année.
Après le PACES, les ECN
Heureux de son succès, l’étudiant qui appartient au quota des 10 % de reçus va se reposer sur ses lauriers durant la 2e voire la 3e année. C’est alors qu’une nouvelle compétition l’attend ; celle des ECN. Derrière ces trois lettres se cache une sélection impitoyable entre étudiants qui choisissent après cet « examen » leur spécialité, et leur université.
Aussi pour arriver à leurs fins, nombreux sont ceux qui travaillent d’arrache pied durant 3 ans, et négligent les stages hospitaliers trop chronophages (ils se « planquent ») pour avoir plus de temps pour réviser les matières proposées pour la sélection. De cette manière, ils vont pouvoir accéder à la spécialité dont ils ont toujours rêvé, et qui va les occuper durant une grande partie de leur vie future.
L’internat
Les ECN passés, les étudiants de 7e année regagnent leurs lieux d’affectation, et peaufinent leur formation sur le terrain durant 3 à 5 ans… voire plus à la demande de certains étudiants et responsables de spécialité.
Ces dernières années sont très éprouvantes car les étudiants sont souvent envoyés tous les 6 mois dans différents hôpitaux et services. Ils doivent s’adapter aux règles de chacun des services, et doivent faire face à la mauvaise humeur de certains chefs… Leur encadrement est parfois très minimaliste (notamment dans les services d’urgence ou les responsables sont débordés du fait d’un manque d’effectifs) ; élément qui les conduit à s’investir pleinement, et à prendre des responsabilités parfois très ou trop importantes.
Pour finir…
Durant leur activité hospitalo-universitaire ils vont devoir faire face à des critiques souvent répétées des autres acteurs de santé présents (infirmières, sages-femmes, et aides-soignantes) qui revendiquent souvent des compétences en matière de santé. Arrivé au terme de sa formation, le futur confrère doit passer sa thèse ; travail qui est souvent ardu.
Par la suite, vient le moment de l’installation. Une nouvelle fois, les jeunes confrères font l’objet de récriminations nourries car ils refusent de s’installer dans des zones sous-dotées, et n’acceptent pas nécessairement une participation au service de garde qui majore de quelques heures la durée de leur travail (au lieu de 50 il faudrait qu’ils en fassent 70 !). Ils sont tout comme les autres collègues plus âgés sous les feux de la rampe, et font l’objet de nombreuses critiques de la part des patients et des médias, et sont dégoûtés par de telles injustices.
Ils ont sacrifié une partie de leur jeunesse pour embrasser une carrière, et ils se retrouvent avec des écueils (ils n’avaient pas imaginé de telles difficultés) qui changent tout à fait leur vision d’une profession qu’ils adulaient dans leur enfance. C’est la raison pour laquelle de nombreuses enquêtes ont pointé le mal-être de ces jeunes pourtant épris d’humanisme… Aussi, aidons-les, et soutenons-les car notre seule force, c’est d’être solidaires avec eux !
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