Ils étaient 1 000 l’an passé à Lille et les organisateurs attendent quelque 1 200 généralistes enseignants cette année à Dijon pour un congrès annuel du CNGE qui, au fil des années, ancre davantage la spécialité au cœur de l’université. « Dijon pour nous est une ville symbolique. En 2004, notre congrès s’y tenait lors de l’annonce de la création de cette discipline universitaire », explique le Pr Anne Bottet, présidente du CNGE formation.
Le rendez-vous de Dijon intervient dans un contexte plutôt porteur pour la recherche en médecine générale. Il suffit de se référer au dernier bilan du Collège pour s'en persuader. En 2013 et 2014, respectivement 155 et 163 articles scientifiques originaux ont été publiés par des généralistes universitaires. Parmi ces publications, 86 (55,5 %) ont été ajoutées dans l’index medicus en 2013 et 82 (50,3 %) en 2014. L’auteur généraliste le mieux placé était en position de premier auteur dans 54 de ces publications (62,8 %) en 2013 et dans 64 (78 %) en 2014. Enfin, la médiane des impact factors des revues dans lesquelles étaient publiés les articles était de 1,04 en 2013 et 1,72 en 2014.
Davantage d'articles publiés
Au total, les publications de la FUMG ont progressé de 23,5 % depuis 2011 (163 contre 132). Un joli bilan, salué par la communauté des généralistes enseignants : « Les enseignants universitaires de médecine générale améliorent leur implication dans les productions scientifiques et publient plus souvent et dans des revues de plus en plus reconnues », observe-t-on au CNGE où l’on considère que ce dynamisme « atteste de la construction de la FUMG, de son investissement croissant dans la recherche et de sa légitimité scientifique ».
De cette vigueur et de cette rigueur de la recherche en médecine générale, on aura un large aperçu, à Dijon cette fin de semaine, puisque pas moins de 145 communications y seront présentées par des généralistes.
Mais c’est surtout la demi-douzaine de séances plénières qui devrait ramener le participant à l’actualité immédiate. Celle de jeudi après-midi sur « l’avenir de la filière de médecine générale » promettait notamment d’être animée. Car au Collège, que préside Vincent Renard, comme au Syndicat des enseignants généralistes (SNEMG) qu’anime Matthieu Calafiore, on soutient qu’il existe un lien significatif entre le ratio étudiants/enseignants équivalents temps plein (ETP) et les publications en médecine générale. Or la situation est très disparate d’un DMG à l’autre : 11 ont au mieux une publication à leur actif alors que 11 autres en comptabilisent 8 ou plus. Des disparités qui, à terme, risquent de générer une formation universitaire à deux vitesses, craint-on au CNGE.
Comment corriger ces écarts alors que les nominations ne suivent pas ? Du moins pas assez aux yeux des animateurs de la filière. Cette année, par exemple, ils réclamaient 36 nouvelles nominations de généralistes enseignants pour n’en obtenir que 22 au terme d’infinies tractations. Le congrès sera l’occasion de faire le point ce sujet alors que la médecine générale a obtenu pour la première fois cette année la création d’une instance propre – la sous-section 53-03 – au Conseil National des Universités.
Quelle réforme pour l'internat en médecine générale ?
Pour l’heure, les forces vives manquent à tous les niveaux puisqu’en dépit de l’augmentation forte du nombre de généralistes maîtres de stage (on comptait 7 863 généralistes MSU en janvier dernier), à peine les deux tiers des carabins ont pu, en 2014, faire un stage dans un cabinet de médecine générale en second cycle, seuls...
9 DMG sur 35 étant en mesure de le proposer à l’ensemble des étudiants ! Ce stage essentiel pour faire connaître la profession est pourtant, en théorie, la norme… Situation similaire en ce qui concerne le SASPAS (Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisé). Il n’est actuellement possible que pour un futur généraliste sur deux et n’est offert aux jeunes pousses de la spécialité que dans un quart des facs…
Plus polémique peut-être… Le congrès de Dijon devrait aussi remettre sur le métier la question de l’allongement du DES de médecine générale. On sait que Matthieu Calafiore plaide sans relâche pour une année supplémentaire, centrée sur l’ambulatoire, faisant passer l’internat de médecine générale à quatre ans, soit le droit commun des autres spécialités. La question devait être débattue encore lors d’une des plénières de ce 15e congrès, avec le président de la Conférence des Doyens, Jean-Pierre Vinel, et avec Trystan Bacon, chef de file des internes en médecine générale, alors même que les jeunes de l’Isnar ne militaient guère jusque-là pour un passage à quatre ans.
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