À saisir : maison de trois chambres, au cœur des Sables-d'Olonne et à deux pas de la mer. Sa particularité ? Le logement est réservé aux internes en stage sur le territoire. Depuis 2020, le département de Vendée met à disposition deux maisons cossues, à destination des étudiants en médecine, avec un aménagement à faire pâlir n’importe quel internat poussiéreux. Avec sept généralistes pour 10 000 habitants, contre neuf pour le reste de la France, la Vendée a décidé de mettre les petits plats dans les grands pour accueillir ses futurs médecins. Et elle compte bien les fidéliser.
Charte des hébergements
Le 17 novembre, pour élargir l’initiative des Sables-d'Olonne à l’ensemble du département, le conseil départemental de Vendée a signé avec les représentants des jeunes une charte des hébergements territoriaux, garantissant de bonnes conditions d’accueil pour les internes et externes.
Si le texte a été coécrit en 2019 par les représentations étudiantes*, c’est la première fois que la charte est signée et adoptée définitivement par un département. « La charte garantit la salubrité du logement, une superficie minimale pour accueillir l’interne ou encore la préférence pour la colocation », précise au « Quotidien » Mathilde Renker, présidente de l’Isnar-IMG. L’interne en médecine générale était présente la semaine dernière pour visiter ces logements flambant neufs, en compagnie du président du conseil départemental et du maire adjoint de la préfecture vendéenne.
Le @DepVendee souhaite étendre ce type de logement sur l’ensemble du territoire vendéen pour que les internes s’intègrent au tissu local et s’installent sur le long terme largement en #Vendée.
— Département Vendée (@DepVendee) November 17, 2021
Pour cela il aidera financièrement les collectivités à aménager ces logements pic.twitter.com/5yH726pmlZ
En moins de deux ans, une vingtaine d’internes sont déjà passés entre les murs de ces maisons, « et trois se sont ensuite installés ensuite dans la région », se félicite Mathilde Renker. Pour soutenir cette dynamique, la Vendée « souhaite étendre ce type de logement sur l’ensemble du territoire vendéen pour que les internes s’intègrent au tissu local et s’installent sur le long terme largement en Vendée, indique le département. Pour cela il aidera financièrement les collectivités à aménager ces logements ». Quelque 10 000 euros de subvention seront accordés à chaque commune ou intercommunalité qui souhaitant bâtir de telles villas pour junior.
Locaux, conjoint, assistants… : mille questions
Le département vendéen annonce également la création d'un guichet unique d’aide à l’installation. Baptisé « allo installation », cette ligne téléphonique entend répondre à toutes les interrogations des jeunes qui souhaitent s’installer sur le territoire, par la voix d'un interlocuteur unique. Encore une demande de longue date des centrales étudiantes. « Lorsqu’un interne souhaite s’installer, il a énormément de questions mais ne sait pas forcément vers qui se tourner », rappelle Mathilde Renker.
Avez-vous des locaux pour créer une maison de santé pluridisciplinaire ? Mon conjoint pourra-t-il trouver un emploi d’ingénieur dans la région ? Comment recruter un assistant médical ? « C’est une prise en charge complète pour réussir son installation, mais aussi faire en sorte que ces nouveaux médecins restent », avance la présidente de l’Isnar-IMG. Si le principe existe ailleurs dans l'Hexagone, de manière sporadique, la ligne unique d’aide à l’installation reste souvent conditionnée à la volonté des autorités et collectivités locales.
Les aides ne font pas tout, les stages comptent aussi
Cerise sur le gâteau, la Vendée attribuera 900 euros de bourses à chaque nouvel interne. Une prime d’attractivité instaurée généralement dans les zones sous denses pour attirer les jeunes. « C’est un plus, surtout quand on sait que notre indemnité de transport de 130 euros n’a jamais été revalorisée depuis 2014 », avance Mathilde Renker, qui précise que « les aides financières ne font pas tout ». « Ces mesures font plaisir à voir, cela montre que c’est possible et pas si compliqué à mettre en place. Maintenant il faudra aussi conserver la qualité des stages, mais ce n’est plus du ressort du département ! », soulève Mathilde Renker.
* Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Intersyndicale nationale des internes (Isni), et Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG)
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