« Cette réforme est inutile et inaboutie ! », s'indigne l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), alors que l’ajout d’une controversée 4e année d’internat de médecine générale doit être acté d’ici à la rentrée prochaine. Six mois après l’annonce de la réforme par François Braun, internes et étudiants en médecine continuent de faire front commun pour dénoncer le projet gouvernemental et réclamer son report, voire son retrait en l'état. Ce jeudi, l’Isni, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) demandent « a minima » le report d’application de la 4e année du DES de médecine générale.
Alors que François Braun avait annoncé que la première promotion d’internes concernée serait celle de novembre 2023, ce « calendrier est précipité » pour les juniors. À quelques semaines des choix de postes pour l’internat, « les internes de médecine générale de la promotion des ECNi 2023 doivent avoir un internat en trois ans ! », exigent les organisations.
« Les étudiants tenus dans l’ignorance »
« Convaincus de l’absence d’intérêt intrinsèque » de cette 10e année d'étude – à effectuer « en priorité en zones sous-denses » – les carabins étaient déjà descendus par milliers dans la rue à l’automne. Mais François Braun n’a pas fléchi, refusant de retirer son projet tout en promettant que « les conditions de cette 4e année seraient explicitées rapidement », rappellent les internes.
Sauf que, des mois plus tard, « les étudiants sont tenus dans l’ignorance », constatent amèrement les juniors. Promis pour février, puis pour le 31 mars, le ministère tarde à rendre public le rapport censé établir les conditions de mise en œuvre de cette année supplémentaire. Rémunération, lieux de stage, maquette : le texte sera pourtant essentiel pour permettre aux juniors de choisir la médecine générale en toute connaissance de cause cet été. « Le ministère se joue des étudiants et fait fi de la nécessité pour les futurs internes de se projeter en piétinant leurs engagements », concluent sévèrement les organisations.
« Le ministère s'entête »
Déficit de formation des maîtres de stage universitaires, retards sur les modalités de la réforme du deuxième cycle et « santé mentale toujours plus dégradée » : « le ministère s’entête », sans pour autant proposer de solutions, taclent les étudiants. Ces derniers voient dans cette accumulation de couacs et d'atermoiements, la « preuve s’il en fallait une » que la 4e année de médecine générale « n’est qu’un moyen pour exploiter les internes une année de plus en prétextant l’amélioration de l’accès aux soins, sans en garantir la sécurité pour les étudiants ou les patients ».
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale