Après une « belle mobilisation » le 14 octobre dernier pour protester contre l’allongement de l’internat de médecine générale, à effectuer « en priorité » en zones sous-denses, les internes remettent le couvert. À l’initiative de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l’intersyndicale nationale des internes (Isni) et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), la grève est reconduite à partir du 27 octobre. Vice-président de l’Isnar-IMG, Théophile Denise explique au « Quotidien » les motivations des carabins.
LE QUOTIDIEN : Pourquoi reconduire la grève ?
THÉOPHILE DENISE : Tout simplement car nous n’avons absolument pas été entendus ! Nos deux revendications restent les mêmes. La première, c’est le retrait de l'article 23 du PLFSS, qui ajoute une 4e année à l’internat de médecine générale. La seconde : le retrait de toutes les propositions coercitives. Car, même si le gouvernement affiche sa volonté d’être contre la coercition des médecins, il ne donne pas de consignes de vote claires à ses députés.
Donc nous reconduisons, avec l’Isni et l’Anemf, la grève à partir du 27 octobre au soir. On dit à tous les internes : jeudi soir, vous prenez vos affaires, vous dites au revoir à vos collègues et vous ne revenez plus en stage jusqu’à la fin du semestre, qui se termine le 1er novembre ! Il y aura aussi des manifestations locales à partir du 28 octobre.
Êtes-vous satisfaits de la journée du 14 octobre ? François Braun vous a reçu le même jour, que vous a-t-il promis ?
Nous sommes très contents, c’était une belle mobilisation. 40 % des internes de médecine générale étaient en grève, selon les recensements de l’Isnar-IMG. Il y a eu 2 000 manifestants à Paris et 2 000 à Lyon, selon la préfecture, et 650 internes de médecine générale dans la rue de Bordeaux, ou 400 à Strasbourg. On pense vraiment que cette mobilisation peut porter ses fruits, car nous savons de source sûre qu’au ministère de la Santé des réunions urgentes s’organisent pour savoir comment calmer les internes. Et pour les calmer, nous avons une solution : retirer l’article 23 du PLFSS, qui, de toute façon, est un cavalier législatif qui sera retoqué par le Conseil constitutionnel ! De toute évidence, cette 4e année n’a rien à faire dans la loi et relève du niveau réglementaire. On ne légifère pas sur le contenu des enseignements. Pour l’heure, nous n’avons eu aucun gage de la part de François Braun, aucune promesse.
Quels sont vos points de crispations sur cette quatrième année ?
Le ministre n’est toujours pas en mesure d’expliquer sa méthode sur cette 4e année. Nous voulons être le plus constructif possible, mais quel est le but de cette année supplémentaire ? On nous dit qu’elle va être professionnalisante, mais je croyais que c’était déjà l’objectif de nos neuf années d’études… Qu'on nous donne des objectifs pédagogiques clairs ! La moitié des enseignements universitaires en internat de médecine générale ne sont pas assurés, donc nous proposons déjà d’améliorer ce point lors des trois années d’internat.
Il faut que le gouvernement revoie sa copie pour cette 4e année et la propose ensuite aux internes pour voir s’ils sont pour ou contre. Nous voulons des stages pédagogiques et pas des stages pour des raisons d’accès aux soins.
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