Surmenés et sous-payés, les internes ont été appelés par leurs syndicats à cesser le travail ce vendredi 28 avril pour réclamer un décompte strict de leur temps de travail, mais aussi une revalorisation de 300 euros brut par mois - soit environ 15 % d'augmentation. Sur Europe 1, Guillaume Bailly, vice-président de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), a rappelé que le temps de travail des internes « dépasse allègrement le maximum légal autorisé » de 48 heures hebdomadaires et atteint « parfois plus de 100 heures par semaine ».
Cette organisation, avec d'autres, a pourtant obtenu gain de cause en juin 2022 devant le Conseil d'État, qui a rappelé aux hôpitaux leur obligation d'effectuer un décompte « fiable et objectif » du temps de travail de leurs médecins et internes. Mais cette décision n'a rien changé en pratique, poussant plusieurs syndicats à attaquer de nombreux établissements devant les tribunaux administratifs, dont l'ensemble des CHU français - avec déjà une première victoire à Strasbourg fin février. En début d'année, le gouvernement a de son côté instauré par décret « un dispositif de pénalité financière » pour sanctionner les hôpitaux « qui ne respectent pas la réglementation relative au temps de travail » des internes.
Respect des règles
Si l'ampleur de la mobilisation des carabins pour cette journée « sans internes » dans tous les hôpitaux français reste encore inconnue, elle a fait réagir François Braun. « Ils ont des revendications salariales, c'est une chose, mais je crois qu'ils ont (aussi) une revendication juste, qui est d'être bien traités dans les établissements, de ne pas faire des heures complètement démentielles », a déclaré le ministre de la Santé, lors d'un déplacement à l'hôpital d'Épernay (Marne).
Le locataire de Ségur entend que les règles soient respectées dans tous les établissements, « et bien sûr ma porte est ouverte auprès des représentants des internes, s'il y a des endroits où ces règles ne sont pas respectées », a-t-il insisté.
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