C’EST UNE PETITE RÉVOLUTION de palais. L’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) a profondément modifié son bureau lors d’une assemblée générale extraordinaire, ce week-end. Jean-Christophe Faivre, ancien vice-président, a pris la tête du syndicat. L’interne en médecine nucléaire de Nancy succède à Bertrand Joly à la présidence. La moitié des membres du bureau mis en place le 1er novembre 2010 a cédé sa place. C’est un « bureau transitoire » qui a été élu pour assurer le fonctionnement du syndicat jusqu’à de prochaines élections en septembre. Officiellement, les dirigeants ont changé « pour optimiser le fonctionnement de l’ISNIH ». Bertrand Joly a bien présenté sa candidature mais le projet de Jean-Christophe Faivre a obtenu la majorité (1). « Ca ne s’est pas joué à grand-chose », concède Benjamin Chousterman, nouveau secrétaire général et porte-parole de l’ISNIH.
Officieusement, « certains membres ne pouvaient plus s’impliquer autant dans le syndicat » et plusieurs dossiers n’auraient pas été défendus avec suffisamment de vigueur par la précédente équipe.
De plus en plus nombreux.
Les nouveaux dirigeants se sont fixé plusieurs priorités. En premier lieu, les postes d’internat et d’assistants spécialistes vont cruellement manquer à la prochaine rentrée universitaire du fait de l’augmentation du numerus clausus ces dernières années. La promotion d’étudiants qui a franchi le numerus clausus en 2006 (6 850) débutera l’internat à la prochaine rentrée universitaire. En novembre, ce sont donc 650 internes supplémentaires qui entreront en troisième cycle des études médicales (le numerus clausus était fixé à 6 200 en 2005). Or, le financement de ces postes pose problème. « L’important n’est pas de mettre des internes dans les services mais de mettre des internes où ils seront fermés », précise Benjamin Chousterman qui est également président du Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP). « À Paris, à la rentrée, ce sont 200 postes d’internes de spécialités qui devront être ouverts et 200 autres en médecine générale », poursuit le porte-parole de l’ISNIH. L’Intersyndicat réclame la création de 400 à 500 postes d’assistants spécialistes dès l’année prochaine et plaide pour le maintien du clinicat et du nombre actuel de postes de chefs de clinique (3 600) pour assurer une formation de qualité des futurs médecins.
L’ISNIH entend également défendre de meilleures conditions de travail pour les internes. « De plus en plus se plaignent de chambres de garde insalubres, de gardes mal payées – 100 euros pour 14 heures de garde – et de l’impossibilité d’avoir accès à des récupérations de temps de travail. Il faut que cela change. Les internes sont la pierre angulaire du fonctionnement des services. »
(1) Malgré ses tentatives, le Quotidien n’est pas parvenu à entrer en contact avec d’anciens membres du bureau.
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