La PACES (première année commune aux études de santé) est une année de préparation au concours extrêmement difficile qui ouvre la porte aux 4 filières : médecine, dentaire (odontologie), pharmacie ou maïeutique (sage-femme) et kinésithérapie. Ce concours commun est une aberration. Le choix de vie professionnelle de nos enfants ne peut être guidé par l’échec.
En effet, qu’y a-t-il de commun entre les formations proposées, au-delà du fait que ces diverses professions mèneront à prendre en charge la santé des personnes. Tel candidat à l’exercice de la médecine peut n’avoir pour choix que la kinésithérapie, telle candidate à la vocation de sage-femme peut se voir proposer l’art dentaire. On n’exerce bien que le métier qu’on choisit.
Les épreuves de ce concours sélectionnent sur la capacité de mémoriser une quantité gigantesque de données et de les restituer à l’état brut, sans réfléchir, sans en saisir obligatoirement le sens, par l’intermédiaire des questions à choix multiples qui sont proposées tout au long des « partiels » qui s’égrènent au cours de l’année préparatoire. Cependant, la kinésithérapie implique des facultés manuelles et un sens aigu du toucher… La pharmacie nécessite une fine acquisition des propriétés de tous les éléments qui nous entourent… L’art dentaire s’accompagne obligatoirement d’une dextérité manuelle développée… La maïeutique attire ceux qui ont une appétence profonde pour le monde des tout petits et de leurs mamans…
La médecine convient à qui a les capacités de placer la santé de l’individu dans son contexte universel et d’avoir des notions des trois métiers précédents. Chacun de ces métiers possède donc des techniques et des savoir-faire différents. J’affirme, à l’aube de ma carrière et de ma vie que la PACES verra fleurir dans quelques années des professionnels incompétents, malhabiles et rapidement aigris.
Et si, aujourd’hui, les déserts médicaux existent, c’est en partie en raison de la dévalorisation des professionnels. Une sélection par l’échec initial, avant toute formation professionnelle, aggravera le problème en y ajoutant une insuffisance numérique des praticiens compétents.
Je ne suis cependant pas dupe des échecs des formations anciennes qui ont aussi abouti à de mauvais professionnels dans de trop nombreux cas. Je suis l’ardent défenseur d’une autre approche, progressive, seule garante de l’objectif final : que chacun trouve sa place dans son domaine de compétence. Pour ce faire, au-delà des capacités d’acquisition du savoir indispensables, il est nécessaire d’ajouter les appétences et les habiletés de chacun.
Imaginer un nouveau système
Je plaide donc pour une année de préparation différentiée, orientée sur le choix professionnel de l’étudiant, comprenant un stage obligatoire d’initiation valorisé le jour de l’examen ou du concours final. Ceci était sous-jacent à ma thèse de doctorat, publiée il y a plus de 40 ans, et à l’aurore de mon exercice et de ma vie, rien n’a pu me faire changer d’avis.
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