Nombreux sans doute sont ceux qui, comme moi, aimeraient savoir comment a été organisé le processus de réflexion, de concertation et finalement de décision qui a fait considérer que la promesse électorale du Service Sanitaire allait pouvoir être tenue.
Bien sûr, on n'en connaît pas de façon précise les modalités, et il semble en être ainsi y compris au niveau des Facultés de Médecine, mais a priori un certain nombre d'options paraissent incontournables. Ce service sanitaire concernera tous les étudiants des filières médicales et paramédicales, consistera en des actions de prévention qui seront menées en milieu scolaire, en EHPAD voire en prison…
Il est, je pense, permis d'affirmer que les décideurs sont bien éloignés de la vraie vie et que finalement leur objectif premier est qu'il faut tenir la promesse du candidat Macron et mettre en place un Service Sanitaire et qu'importe la réalité des difficultés auxquelles vont être confrontés ceux qui auront la charge de le mettre en place : une fois de plus, la France d'en haut qui décide et la France d'en bas qui doit faire avec.
Car la prévention, c'est quelque chose de très sérieux et de complexe qui nécessite une maîtrise des pathologies concernées à laquelle ne peuvent prétendre les étudiants de troisième ou de quatrième année des études médicales ou de troisième année des études d’infirmières.
Et puis, on peut aussi penser que peu d'étudiants à ce niveau de leur cursus auront la capacité de rendre les choses claires et accessibles pour des publics difficiles sur des sujets éventuellement polémiques.
À titre d'exemple, pense-t-on réellement qu'un étudiant de troisième année, qui par ailleurs vit dans la préoccupation obsédante de l'ECN, saura faire passer les messages en milieu scolaire qui pourront permettre d'améliorer les performances en termes de couverture vaccinale contre le virus HPV ?
En tant qu'oncologue médical récemment retraité et par ailleurs membre du Conseil Scientifique pour la région Rhône-Alpes Auvergne de la Ligue contre le Cancer, je viens de proposer aux Facultés de Médecine de Lyon, que nous puissions établir une collaboration avec la Ligue pour préparer et accompagner les étudiants s'il faut effectivement répondre à l'injonction ministérielle de mise en place du Service Sanitaire dès la prochaine année universitaire.
J'espère très sincèrement que ce sujet difficile permettra d'ouvrir de nouvelles voies de réflexion et d'action dans le cadre de la formation des futurs médecins et paramédicaux. Je ne manquerai d'ailleurs pas de vous tenir au courant de la suite de cette démarche.
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