La seconde partie du concours de la première année commune aux études de santé (PACES) a débuté lundi 15 juin et se prolongera jusqu'à la fin de la première semaine de juillet en fonction des plannings des facultés.
Cette édition marquera les esprits à double titre : c'est la dernière du genre – la réforme des études de santé démarre en septembre 2020 avec de nouvelles voies d'accès – et elle se concrétise malgré tout dans un climat d'incertitude lié au contexte épidémique.
Logistique lourde
Initialement prévu courant mai, le concours a été repoussé à partir de la 3e semaine de juin pour raisons sanitaires. Depuis, toutes les facultés se sont mises en ordre de bataille pour revoir le calendrier et planifier les épreuves écrites selon des règles strictes inévitablement contraignantes : tables à bonne distance les unes des autres dans les centres d'examens, sens de circulation, respect des mesures barrières, aménagement d'espaces pour des étudiants infectés ou personnes fragiles mais aussi matériel de protection (gel et masques) en quantité suffisante pour les personnels de surveillance, d'encadrement et les étudiants… Pour éviter les regroupements et attentes, les horaires de convocations des candidats ont été échelonnés avant le début des épreuves.
Au-delà cette lourdeur logistique, les facultés ont dû repenser les épreuves elles-mêmes, parfois dans la douleur. « Les nouvelles règles sanitaires augmentent le temps d'installation, du coup les facultés ont soit raccourci la durée des épreuves pour conserver le nombre de jours d'examens prévu au départ, soit ont gardé les épreuves de départ mais ont convoqué les jeunes quelques jours supplémentaires », confie Maxime Tournier, en charge du dossier PACES à l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).
Des aménagements en question
Les facs de Saint-Étienne, Toulouse ou Aix-Marseille ont par exemple prévu une coupe claire dans les QCM et la durée des épreuves – décisions qui ont suscité une levée de boucliers. « Les étudiants sont encore plus stressés qu'habituellement, ils sont en colère et ont l'impression d'avoir bossé pour rien, explique Maxime Tournier. Il y a aussi eu un manque de communication, des étudiants ont parfois pensé que le concours serait annulé, d'autres que les coefficients allaient changer… » Selon l'ANEMF, la moitié des facs ont aménagé le concours. « Une bonne partie a transformé l'épreuve rédactionnelle de santé, société et humanité [SSH, NDLR] en QCM », illustre son vice-président.
La conférence des doyens assure avoir fait le maximum dans un contexte très difficile. « L'organisation a été complexe mais les épreuves ont toujours une pertinence pédagogique et ne désavantagent pas les étudiants », assure le Pr Patrice Diot, président de la conférence des doyens.
L'université de Toulouse a carrément revu sa copie après la grogne étudiante contre des épreuves « charcutées, hasardeuses ». La durée du concours a finalement été réduite de « moitié et non plus des deux tiers », a précisé le Pr Élie Serrano, doyen de Rangueil. Et les questions ne porteront que sur les cours réalisés avant le confinement. Dans un courriel aux 3 000 étudiants de la PACES toulousaine, l'université précise aussi que les coefficients des épreuves seront réduits par rapport à ceux du premier semestre. Une pondération qui permet d'amortir le choc alors que la continuité pédagogique a été mise à mal ces derniers mois dans les facultés.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre