LES BACHELIERS sont très nombreux chaque année à se tourner vers un cursus de santé. Ils sont plus de 56 000 à s’être inscrits à la rentrée universitaire 2010-2011 en première année des études de santé (PAES) commune à la médecine, la pharmacie, l’odontologie et la maïeutique. Souvent sans prendre conscience de la difficulté de ce qui les attend. « Ca va être long, dur et stressant, vous devrez affronter deux pics de travail intensifs, la première et la sixième année, commente le Pr Claude-François Degos, président du Conseil régional de l’Ordre d’Ile-de-France. Si vous devenez médecins, vous serez confrontés à la souffrance, vous verrez des gens se tordre de douleur, d’autres pleurer dans votre cabinet et parfois des personnes qui viennent de mourir ». La cinquantaine de jeunes de première et de terminale du lycée Carnot écoute attentivement le Pr Degos, ancien élève du lycée, très à l’aise devant son auditoire. « S’occuper des autres est le plus beau métier du monde mais c’est aussi très stressant, poursuit-il. Il y a des jours où vous rentrerez chez vous en ayant les boules ».
Éprouvant.
L’Ordre des médecins d’Ile-de-France a décidé d’aller au-devant des lycéens pour leur présenter la filière santé mais aussi la réalité de l’exercice. « Si le contact, la vue ou l’odeur du corps vous rebute, si la vue du sang vous met en difficulté, ce n’est peut-être pas la peine de vouloir faire médecine », affirme le Dr Gérard Compain. À l’aide d’un vidéo projecteur, le secrétaire du CROM, tente d’expliquer la réforme de première année commune des études de santé, les passerelles de réorientation offertes à la fin du 1er et du 2e semestre, les 9 à 11 années d’études parfois prolongées par des diplômes complémentaires ou un clinicat. Les lycéens écarquillent les yeux en constatant le faible taux de réussite en médecine (environ 15 %). « Si vous voulez réussir votre première année, pas question de sortir, les Jules et les Julie pas question, leur lance le Pr Degos, vous vous rattraperez après ».
Les lycéens posent beaucoup de questions. « Peut-on passer le concours à l’étranger ? Si on n’a pas la spécialité qu’on veut, peut-on en changer ? L’orthopédie est-elle beaucoup choisie ? » Les praticiens répondent avec le sourire. Après deux heures d’échange, les lycéens quittent lentement la salle. Ceux qui sont partis avant la fin auront peut-être été dissuadés de suivre des études de santé. D’autres en revanche sont emplis de certitudes. « J’ai appris beaucoup de choses sur le cursus, j’ai compris que ça allait être très éprouvant », confie Elsa qui souhaite « faire pharmacie ». À ses côtés, sa copine de 1re S, Claudia, veut devenir chirurgienne plasticienne. « J’aime bien l’idée que l’on peut remettre un doigt sur une main accidentée », s’amuse-t-elle.
Les lycéens sont ravis de la réunion, les deux médecins aussi. Le lycée Carnot est le deuxième établissement francilien visité par le CROM. D’autres rencontres de ce type sont programmées dans les prochaines semaines.
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