Licence de remplacement 

Les internes de néphrologie percutés par la réforme du 3e cycle 

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Publié le 05/06/2020
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Le Syndicat national des internes de néphrologie réclame le maintien de la licence de remplacement après cinq semestres d'internat validés, un niveau de formation mis à mal par la réforme du 3e cycle.

Après les internes de chirurgie, les jeunes ophtalmologistes, anesthésistes et réanimateurs ainsi que les gynécologues médicaux, c'est au tour des internes en néphrologie de réclamer l'accès à la licence de remplacement à la fin du 5e semestre d'internat.

Afin de coller à la nouvelle architecture des maquettes du 3e cycle en trois phases (socle, approfondissement et consolidation), l'Ordre des médecins qui délivre la licence de remplacement et la jeune génération négocient depuis plus d'un an le niveau de formation requis pour prétendre au remplacement. 

Afin d'avoir une formation plus complète, l'Ordre souhaite reculer la délivrance de la licence à la fin de la phase d'approfondissement, soit après la validation de six ou huit semestres d'internat en fonction des spécialités contre cinq actuellement. En néphrologie, le nouveau diplôme d'études spécialisée (DES) s'étend sur cinq ans (un an de phase socle, trois ans de phase d'approfondissement et un année de consolidation, soit 10 semestres) contre quatre ans dans l'ancien système. Les internes devront donc attendre la validation de huit semestres avant de remplacer, soit une année et demie supplémentaire par rapport aux internes de l'ancien régime.

Dans une lettre adressée à l'Ordre, le Syndicat national des internes de néphrologie (SNIN) estime que cette décision privera les jeunes médecins d'une expérience dans le milieu libéral, déjà trop rare. « Seulement 3 villes sur 28 proposent des stages en secteur libéral et 9 villes sur 28 proposent des stages en secteur associatif. Parmi les 1 782 néphrologues actifs en 2018, 30 % d’entres eux ont une activité libérale et ce secteur est insuffisamment connu des internes, souligne le syndicat. Le remplacement est une première expérience d’exercice autonome formatrice. » La situation est encore plus incompréhensible pour les jeunes médecins car l'Ordre a prolongé les conditions de remplacement actuelles de six mois dans le cadre du Covid-19. Par ailleurs, aucun contentieux ni de majoration d'assurance responsabilité professionnelle n'est à déplorer, un autre bon point en faveur des juniors. 

 

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin