« Le "bon médecin" de demain devra toujours être un humaniste bienveillant [...] mais aussi un homo numericus capable de s'allier à l'intelligence artificielle, un dynamique manager pluriprofessionnel ». Telle est la vision du praticien de demain des doyens, décrite dans une note sur la formation en santé dont le « Quotidien » a pris connaissance.
En vue de la stratégie de transformation du système de santé, la conférence a formulé 20 engagements pour reconstruire de A à Z les études médicales.
Au lycée, ils suggèrent de mieux informer et préparer les futurs étudiants aux professions de la santé. Les attendus, mis en place avec Parcoursup, seront amenés à évoluer et l'introduction de « tests psychotechniques pourrait être utiles pour forger leur orientation », peut-on lire.
Cosmopolite
Surtout, la conférence veut supprimer le numerus clausus au profit d'un système de régulation instaurant un plancher adapté aux besoins de formation régionaux, choisis par les universités en fonction des capacités pédagogiques. Le dispositif actuel « n'est plus adapté et même défaillant », lit-on. Chaque année, plus de 40 000 étudiants sont laissés sur le carreau. En 2018, le numerus clausus offre 8 205 places en médecine pour 59 000 candidats. En 2016, le taux de réussite pour accéder directement en deuxième année de médecine s'est limité à 14 %.
La conférence préconise aussi de réviser la pédagogie et la docimologie de la PACES et du 1er cycle afin de mieux coller aux pratiques de demain. Ce travail vaut également pour le second cycle. Les doyens estiment indispensable d'intégrer de « nouvelles modalités d'apprentissage » comme la simulation et de se familiariser avec l'intelligence artificielle. La formation initiale devrait également contenir plus d'éthique et de déontologie pour apporter « une meilleure connaissance des règles de relations, notamment avec l'industrie mais aussi du fonctionnement d'organismes ou d'institutions ». Autre recommandation : supprimer le classement des ECNi pour un système de validation des compétences, du projet professionnel et d'un contrôle des connaissances. Enfin, le médecin de l'avenir sera cosmopolite. Il se formera à l'étranger et bénéficiera d'une certification internationale de sa faculté.
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