Réaliser une consultation ou une opération chirurgicale virtuelle, c'est peut-être pour bientôt dans le cursus des carabins.
Jérôme Leleu, président d'Interaction Healthcare et notamment de Simforhealth, sa branche spécialisée dans la fabrication de serious games, a rencontré une quinzaine de facultés de médecine pour intégrer ce nouveau mode d'apprentissage dans les cursus. « Il y a une appétence forte, a-t-il souligné, mais il faut trouver un modèle économique vertueux. »
Jamais la première fois sur un patient
Dans son dernier Livre Blanc, publié en 2017, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) s'était déjà montrée favorable à l'instauration de nouvelles pédagogies s'appuyant sur la simulation médicale. Ce sont des « moyens modernes pour rapprocher l’apprentissage théorique de la pratique clinique », notait déjà l'association des carabins.
Les serious games proposent une approche immersive et interactive. De la consultation de suivi en cardiologie derrière son ordinateur à une opération de chirurgie vasculaire réalisable grâce à un casque de réalité virtuelle et de deux manettes. Un outil pédagogique innovant qui séduit les carabins. « La simulation doit avoir une part importante dans notre cursus. C'est de l'immersion. Or notre apprentissage va reposer de plus en plus sur les compétences », explique au « Quotidien », Yanis Merad, le président de l'ANEMF.
Facture trop salée pour les facs
Le frein est essentiellement financier. En effet, la conception d'un jeu sérieux a un prix, « plusieurs milliers d'euros », glisse un membre de la société. En 2015, le coût moyen de réalisation d’un cas clinique en simulation numérique est compris entre 50 000 et 150 000 euros. Interaction Healthcare travaille déjà avec des CHU mais aussi avec Unicancer. À titre d'exemple, le cas clinique virtuel « de radioprotection coûte entre 38 et 50 euros par apprenant », précise Jérôme Leleu. À l'échelle des facultés de médecine qui regroupe environ 43 000 étudiants (hors PACES) et 31 000 internes en médecine, selon les chiffres communiqués par le Ministère, le coût final sera conséquent. « C'est un projet que nous avons sur les deux ou trois prochaines années », confirme Jérôme Leleu, ajoutant que le coût d'un cas clinique et son contenu devaient être encore discutés.
Dernièrement, Interaction Healthcare a signé un partenariat avec l'université américaine de Stanford et réalisé un cas clinique en réalité virtuelle pour « apprendre à utiliser les options thérapeutiques mini-invasives pour traiter l’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA), et comprendre les apports du guidage par échographie ».
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