Le 1er septembre marque une nouvelle ère pour la Sécu étudiante. Le processus d'affiliation et de ré-affiliation annuelle à une mutuelle étudiante pour la gestion des droits de base est définitivement supprimé. Les étudiants basculeront automatiquement vers le régime général de l'assurance-maladie, signant la fin du régime étudiant instauré après-guerre.
Cette réforme issue de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) de mars 2018 est présentée comme une « simplification majeure » pour les jeunes. L'ancien système était « source de complexité, d'incompréhensions et de délais injustifiés en particulier pour l'attribution d'une carte Vitale », avancent les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur aux manettes de ce changement de cap.
Rattachement automatique
À la rentrée 2018, un premier pas avait déjà été fait. Les étudiants entrant en première année universitaire – y compris en première année commune aux études de santé (PACES) – n'avaient plus à régler la cotisation forfaitaire au régime étudiant, d'un montant non négligeable de 217 euros.
À compter de cette rentrée 2019, tous les étudiants encore affiliés à une mutuelle étudiante seront donc rattachés automatiquement à leur CPAM de résidence pour leurs droits de base. Seule démarche pour eux : mettre à jour leur carte Vitale. Seuls les nouveaux étudiants étrangers (hors UE) devront encore accomplir des procédures en vue de leur affiliation.
Chère rentrée
D'autres avantages sont mis en avant par les ministères en matière de qualité du service, souvent pointée du doigt dans les ex-mutuelles étudiantes. Les jeunes auront ainsi accès à un compte ameli et aux divers services en ligne.
Pour l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), cette réforme est bien accueillie. « On s'en félicite, l'année dernière, les néo-entrants à l'Université étaient rattachés au régime général et l'ensemble des promotions de médecine n'ont pas eu à payer les 217 euros de la Sécurité sociale », explique Vincent Borgne, en charge des affaires sociales à l'ANEMF. Selon le dernier indicateur du coût de la rentrée de l'ANEMF, un étudiant entrant en PACES débourse 5 465 euros de frais de rentrée. Un montant auquel il faut ajouter 964 euros par mois pour vivre...
À noter que les externes, eux, étaient déjà rattachés d'office au régime général en raison de leur statut hybride d'étudiant hospitalier. Pour l'ANEMF, la loi ORE a donc pénalisé les étudiants hospitaliers avec la création de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC, 91 euros) qui vise à conforter, outre la médecine préventive, les activités culturelles ou sportives.
Complémentaire santé étudiante
Le gouvernement rappelle que les étudiants doivent continuer de s'assurer pour la prise en charge de la part complémentaire de leurs frais de santé « auprès d'une mutuelle, assurance ou d'une institution de prévoyance », soit comme ayants droit de leurs parents, soit à titre individuel.
À Heyme, offre complémentaire issue du rapprochement de la SMEREP (mutuelle étudiante du Bassin parisien) et de la MEP (bassin méditerranéen), cette réforme est perçue comme une opportunité pour cibler les 16/35 ans. « C'était l'occasion de prendre un virage stratégique, confie-t-on chez Heyme. On se retrouve avec moins d'acteurs, cela a transformé le paysage concurrentiel. »
Historique lourd
À sa création, fin 1948, la Sécu étudiante devait prendre en charge un peu plus de 100 000 personnes mais, 70 ans plus tard, ce nombre a bondi à 2,7 millions... D'abord confié à la MNEF (émanation du syndicat UNEF), le régime étudiant a également été délégué à partir de 1972 à une dizaine de mutuelles régionales.
Entachée par une affaire d'abus de biens sociaux et de détournements de fonds, la MNEF est remplacée en 2000 par la LMDE, dont la gestion controversée se solde en 2015 par une procédure de sauvegarde judiciaire et, finalement, une reprise en main progressive par l'Assurance-maladie.
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