L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a rendu public ce mardi 20 août son indicateur de coût de la rentrée 2019 pour un étudiant en PACES (première année) et un étudiant en quatrième année (DFASM1) non boursier et ne vivant plus au domicile familial.
Comme l'année dernière, l'association a focalisé son attention sur les frais spécifiques de rentrée (frais de scolarité, complémentaires santé, assurance logement, frais d'agence et matériel pédagogique) d'une part et les frais de vie courante mensuels (loyers, repas, équipements divers, téléphonie, Internet et transports) d'autre part.
Que ce soit en première ou en quatrième année, les chiffres ne sont pas glorieux. Ils sont même pires qu'en 2018.
En PACES, 4 000 à 5 500 euros par an la prépa
Pour les plus jeunes, envisager la PACES réclame en moyenne 5 465 euros de frais de rentrée (+ 8,93 % par rapport à 2018) auxquels il faut ajouter – comme pour le DFASM1 –, 964 euros (+ 3,68 %) par mois pour vivre. En cumulé sur douze mois, la PACES coûte en 2019… 17 033 euros à l'étudiant ou à sa famille. Ce montant était de 16 164 euros en 2018.
Les disparités régionales sont évidentes non seulement au niveau du loyer (40 % plus cher à Paris, a calculé l'ANEMF), mais aussi et surtout pour l'accès au matériel pédagogique (tutorats, prépas, etc.). En Ile-de-France, le carabin de première année débourse 5 728 euros, contre 4 255 euros dans les autres régions. Le coût d'une prépa privée est en moyenne 155 fois celui du tutorat en région, insiste l'association. « Le lobbying des prépas privés auprès des étudiants est toujours très important malgré la mobilisation des facs en faveur des structures de tutorats bénévoles, explique au « Quotidien » Vincent Borgne, vice-président de l'ANEMF chargé des Affaires sociales. En moyenne, une prépa coûte 3 978 euros en région et 5 459 euros en Ile-de-France. »
En quatrième année, très chers référentiels
Également en hausse, les dépenses de rentrée spécifiques aux étudiants de quatrième année atteignent 3 471 euros (+ 6,84 %). Côté matériel pédagogique (2 761 euros en tout à Paris, 1 823 euros ailleurs), l'achat de référentiels de spécialités nécessaires à la préparation des ECNi plombe la note. Neufs, ils représentent une dépense de 1 329 euros. « L'étudiant va tout entreprendre pour réussir, quitte à réduire d'autres postes de défenses essentiels, comme sa santé, déplore Vincent Borgne. À l'hôpital, il perçoit un salaire horaire brut de 1,29 euro, soit 100 euros net par mois. Il n'y a pas assez de contreparties pour éviter la grande précarité des étudiants en médecine. » L'ANEMF pousse donc pour que les universités mettent gratuitement à disposition des étudiants une version numérique de ces référentiels sur la plateforme d'entraînement aux examens SIDES. C'est l'un des points de la négociation en cours sur la réforme du deuxième cycle.
Toujours pour les étudiants en DFASM, l'ANEMF s'agace de l'augmentation des frais d'inscription de 71,90 euros en 2018 auxquels il faut ajouter pour 2019 la majoration d’un euro à la contribution vie étudiante (CVEC), dispositif qui accompagne la récente suppression du régime de Sécurité sociale étudiante. Là encore, l'ANEMF estime que les étudiants sont lésés.
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