Le concours de 1ère année de médecine est un réel écueil pour de nombreux étudiants motivés pour devenir des professionnels de santé. Plusieurs présidents, de manière très compatissante, ont dénoncé cette importante sélection, mais rien n’a été fait.
Notre président actuel « touché » au cœur par la situation a très rapidement pris une décision : le PACES doit disparaître à la prochaine année universitaire. M. Macron a réformé un système, pas nécessairement adéquat aux attentes des étudiants et de la population, en un rien de temps. Il est facile de supprimer le concours de 1ère année, mais allons-nous permettre à tous les étudiants souhaitant devenir médecins qu’ils puissent accomplir ce vœu ?
De manière triviale, on pourrait penser que nos politiques veulent que cette solution soit actée à la prochaine année universitaire. Cependant il est difficile de penser que réformer un tel système en un an soit aussi facile, et aussi sensé que cela.
Tout d’abord, les lieux de stages sont actuellement limités, et il reste difficile d’en créer aussi rapidement. Ensuite, ouvrir les vannes de cette formation va contribuer à la création d’un flux de professionnels très important ; flux qui ne sera plus en adéquation avec la demande… dans 10 ans.
Demandons l'avis des médecins, des étudiants et des Doyens
Certains doyens se sont manifestés en expliquant qu’une sélection devra s’opérer ; ce qui est tout à fait légitime. Cependant, se pose la question de savoir si cette sélection s’effectuera en 2ème ou 3ème année ; autrement dit à une période où l’étudiant adoptera le comportement d’un médecin car il aura l’illusion d’y arriver à coup sûr. Dans ce cas de figure, il est certain que les répercussions sur le psychisme de ces jeunes seront sérieuses.
Réformer un concours pas nécessairement en adéquation avec la demande, et n’étant pas réellement en phase avec le futur métier des professionnels de santé, est une excellente initiative. Cependant, il faut du temps avant de prendre une telle décision, et demander l’avis aux médecins, aux étudiants, aux doyens, et à nos concitoyens.
De cette manière, une prise de décision en accord avec les principes de la grande majorité des participants est un gage d’efficacité. En intervenant de manière aussi rapide, on risque de dénaturer ou de mettre à mal une réforme qui, dans le fond, est tout à fait utile.
« Qui prévoit de loin ne fait rien par précipitation ». Richelieu. Les maximes d’État (1623).
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