La FHF prépare la relève à l’hôpital

« FUTURS MÉDECINS, laissez-vous guider par l’intérêt, choisissez l’hôpital public ». La Fédération hospitalière de France (FHF) lance une campagne nationale de promotion du métier de PH à destination des internes. Le slogan de cette opération est sans équivoque. Il est décliné sur de nombreux supports : une revue, des vidéos, un site Internet www.ph-parinteret.com et un lien sur le réseau social Facebook.

« Pluridisciplinarité, travail en équipe, intérêt scientifique et médical, plateaux techniques de pointe, opportunités professionnelles »… la FHF liste les multiples « intérêts » qui doivent selon elle inciter les jeunes médecins à choisir le secteur public hospitalier. La campagne s’appuie sur le témoignage de plusieurs praticiens dont le Pr André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpêtrière, ou encore de jeunes professionnels, les Drs Pierre Loulergue, Julien Adam, ou Raphaël Gaillard, anciens responsables de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH). « Nous avons privilégié les acteurs de l’hôpital public en leur donnant la parole. Ils traduisent leurs engagements, leurs convictions, leurs passions pour leur métier », explique Eric Mathern, de l’agence Beaurepaire, qui a réalisé la campagne de la FHF. Dans des vidéos d’une à deux minutes, ces grands témoins font valoir la diversité des cas cliniques, la transmission des savoirs ou le service rendu aux patients.

Déficit d’image, idées reçues.

Cette offensive répond à une urgence. Les jeunes médecins fuient aujourd’hui l’hôpital public.

Quelque 10 000 postes de praticiens hospitaliers ne trouvent pas preneurs en France sur un total d’environ 40 000. « C’est inquiétant, il faut s’en préoccuper », explique Gérard Vincent, délégué général de la FHF.

L’hôpital souffre d’un déficit d’image. « Il y a une méconnaissance des carrières que l’on peut faire à l’hôpital public, confie Frédéric Valletoux, président de la FHF. Nous devons nous atteler à valoriser ces carrières de PH ». La FHF joue ainsi la carte de la richesse et de la diversité des métiers. « L’hôpital permet aux médecins de participer à des projets, de prendre part à l’élaboration des protocoles de soins, travailler dans la coopération internationale, faire de la recherche clinique, énumère Gérard Vincent. Une carrière n’est pas monolithique. Et si j’avais un message à passer aux jeunes médecins, je leur dirais : si vous n’avez pas envie de faire le même métier toute votre vie, choisissez l’hôpital public ».

La campagne entend « en finir avec les idées reçues ». « À l’hôpital, on ne gagne pas toujours moins bien sa vie que dans le privé, affirme Gérard Vincent, délégué général de la FHF. Le différentiel de rémunération sur l’ensemble des carrières n’est pas si élevé ». Pour en convaincre la jeune génération, la FHF met en ligne...la grille de rémunération des médecins selon leur statut. Souvent taxés de manque de transparence sur les offres d’emplois accessibles, les hôpitaux publics ont aussi l’intention de changer leurs pratiques « pour permettre à un maximum de personnes de se positionner sur certains postes ». Tout doit être fait pour attirer les jeunes médecins, qu’il s’agisse de la qualité des chambres de garde ou de l’ouverture des crèches des hôpitaux aux enfants des praticiens.

À l’heure ou les premiers stages d’internat - une quarantaine - ont ouvert, la semaine dernière, dans les établissements privés, la FHF n’entend pas rester les « bras ballants ». Sa campagne de promotion à destination des jeunes médecins va se poursuivre dans les mois à venir. Elle doit lui permettre de dynamiser l’image « figée et engoncée » de l’hôpital.