En 2013 le département iLumens, laboratoire universitaire médical d’enseignement basé sur les technologies numériques et de simulation, est inauguré. Aujourd’hui, ce laboratoire, crée par les Prs Alexandre Mignon et Antoine Tesnière avec le soutien de Paris-Descartes et dans le cadre d’un partenariat public/privé, fait partie des principaux acteurs du développement de la simulation en santé en France.
Tout se passe sur des mannequins de simulation « pédagogiquement parfait ». Noëlle par exemple accouche plusieurs fois par jour dans l’une des cinq salles d’iLumens : elle peut saigner, pleurer, vomir sur commande. Selon leur niveau de compétences, les étudiants en médecine, dès leur deuxième année, peuvent s’entraîner à effectuer des gestes « simples » comme perfuser, intuber, réanimer ou à gérer des situations de crise (accident cardiaque, accouchement difficile)… sans risque pour les patients.
Une séance (ou « scénario ») dure environ une heure. Les formateurs, eux-mêmes professionnels de santé, n’hésitent pas à pousser les étudiants dans de véritables jeux de rôle : fatigue extrême, tension palpable, urgence : tout peut être envisagé afin de tester les décisions et les réactions.
Apprendre à intervenir avec une autre équipe fait également partie de l’exercice : travailler en interaction avec les autres, appréhender les gestes, savoir communiquer. C’est ce qui a été le plus marquant pour Stéphanie Valéry en 7e semestre de Gynécologie-Obstétrique à Cochin-Port Royal. « Très rapidement, grâce au briefing des formateurs, on se sent en situation réelle. Lors de l’exercice à proprement parler on peut vraiment réagir concrètement. Le debriefing est particulièrement intéressant pour analyser quelles ont été les bonnes réactions, celles qui auraient été peut-être mieux adaptées. Ce que je retiendrai surtout : le message de communication dans le groupe entre les sages-femmes, l’anesthésiste au moment de l’intervention : c’est peut-être ce qu’il y a eu de plus difficile à gérer et nous avons tous encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. »
À l’école de… l’école inversée
Le Pr Mignon, l’un des pères du projet, est convaincu que le concept de simulation est la solution d’avenir pour l’apprentissage et la formation continue de la médecine : « Le cours magistral est mort. Nous devons passer à l’école inversée : apprendre dans les bouquins et venir le restituer ici. » Il prend l’exemple de l’endoscopie : « Pour maîtriser le bon geste, il faut s’entraîner 5 ans sur des patients contre 15 jours en simulation. »
Sur la lancée de ces innovations technologiques, des « jeux » pédagogiques, toujours basés sur la simulation ont été développés par iLumens. Pas de mannequin mais des formations en réseau via tablettes ou smartphones. Conçus avec la start-up Medusims, on les appelle les « serious games ». Initialement destinés aux étudiants et aux professionnels de la santé, ces jeux sont devenus accessibles au grand public comme par exemple « Born to Be Alive » (naissance virtuelle en 3D) ou « Staying Alive » (réanimation cardiaque). Le principe est simple : les actions du joueur-étudiant sont enregistrées pour être ensuite comparées à la prise en charge idéale.
La révolution pédagogique virtuelle ne cesse de progresser. Aujourd’hui des interfaces haptiques permettent de simuler de vraies sensations, de vrais gestes. Demain sera l’ère des interfaces de captation : un environnement totalement immersif capable de repérer les mouvements.
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