La conférence des doyens des facultés de médecine s'inquiète ouvertement de devoir renoncer à la mise en place des réformes du premier et second cycle prévues en 2020 en raison d'un manque d'accompagnement et de moyens financiers.
À la veille de la mobilisation pour l'hôpital, la conférence des doyens a alerté à nouveau sur le « déclin » des CHU, siège de la formation avec la faculté. « Ce déclin se traduit par une vétusté inacceptable des structures, un sous-équipement chronique, un accès de plus en plus retardé aux innovations diagnostiques et thérapeutiques et une dégradation progressive de la formation », se désole la conférence qui réclame des moyens pour soutenir l'hôpital public.
Une enveloppe à sanctuariser
Depuis deux ans, les réformes de la formation initiale s'enchaînent à un rythme effréné : troisième cycle des études (nouveaux DES), service sanitaire, PACES/numerus clausus et second cycle, réclamant un fort investissement de la communauté hospitalo-universitaire.
À l'heure où la ministre de la Santé fait face à une crise d'ampleur à l'hôpital, la conférence estime que la réforme de l'accès aux études de santé est sous-financée. « On ne soutient pas les CHU au moment le plus difficile alors que nous sommes dans l'année ou l'investissement doit être le plus fort pour la formation, met en garde le Pr Jean Sibilia, président de la conférence. Les réformes vont être impossibles à mener si une telle restriction budgétaire s'applique (...) »
Dans ce contexte, les doyens ont adressé une lettre, le 6 novembre, à Agnès Buzyn dans laquelle ils formulent une liste de 13 propositions – dont une partie est reprise du rapport sur le « CHU de demain ». La conférence y suggère de sanctuariser – au sein du budget de l'Assurance-maladie – une enveloppe pour la formation initiale des professionnels de santé et plus particulièrement un mécanisme de financement « sac à dos » pour les stages des jeunes. Les doyens réclament aussi des moyens à la hauteur pour recruter et former des maîtres de stage des universités (MSU), étendre ce statut à d'autres disciplines et moderniser les équipements dans les centres de simulation.
Les doyens attendent des actes forts du gouvernement pour mener à bien tous ces chantiers. À défaut, il y aura un blocage. « Ces transformations, nous les avons voulues mais on ne peut pas nous faire tout porter sur nos épaules, il nous faut un accompagnement », conclut le Pr Sibilia.
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