SIGNE QUE RIEN ne va plus : les premières journées d’information de la médecine générale se sont déroulées à la faculté de pharmacie. « Le doyen a refusé que nous organisions cet événement dans la faculté de médecine, déplore Sébastien Mabon, président de l’AIMGL. Il ne nous a pas donné de salle au prétexte que les autres spécialités n’ont pas de journée de promotion. » Très remontés contre leur doyen, les internes de médecine générale lui reprochent de faire de l’obstruction au développement de leur filière universitaire. « Actuellement, le département de médecine générale (DMG) de la faculté souffre du manque de moyens humains et financiers », explique Sébastien Mabon. Lille 2 compte 683 internes répartis en trois promotions mais seulement 6 enseignants – un professeur titulaire, deux professeurs associés, trois maîtres de conférence – et 3 chefs de clinique. Selon les internes, la faculté est « lanterne rouge » en France du ratio « enseignants-enseignés »». L’an dernier, aucun dossier d’enseignant n’a été soumis par le doyen au Conseil national des universités (CNU) à la promotion de professeurs associés et de maîtres de conférence. Par manque de moyens, les externes ne réalisent plus de stage pendant le 2e cycle. « Il est difficile aux étudiants dans ces conditions de choisir la médecine générale, souligne Agnès Peltier de l’AIMGL. La moitié d’entre eux sera pourtant amenée à choisir cette spécialité. » La situation à Lille alerte l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Son président, Stéphane Munck, déplore « l’opposition inébranlable et incompréhensible du doyen » et le « mépris » dont les internes et les externes lillois sont à ses yeux l’objet.
Au « Quotidien », le Pr Didier Gosset assure ne pas être opposé à la médecine générale. Loin de là. « Il y a 20 ans, j’ai moi-même été coordonnateur de la médecine générale à Lille, dit le doyen entré en fonction il y a un an. Mon optique est de refaire un canevas de l’enseignement à la rentrée. J’ai temporisé l’an dernier et j’ai eu de grosses pressions du DMG et des médias. » Le doyen a diligenté l’an dernier un audit sur l’enseignement de la médecine générale au sein de la faculté, confié à trois médecins spécialistes de la faculté. Ses conclusions ont été présentées en janvier. Elles dénoncent le niveau « inégal des enseignements dirigés (ED), le trop grand nombre d’étudiants dans ces ED et l’absence de communication entre le DMG et les médecins spécialistes ».
Le doyen lillois souligne qu’il défendra la promotion de deux maîtres de conférences en professeurs associés et la nomination de deux maîtres de conférence supplémentaires. Il assure que dix premiers stages de médecine générale seront rouverts aux externes en avril. « Ce n’est pas aux internes mais à l’équipe décanale d’informer les étudiants de 2e cycle sur la médecine générale », conclut le Pr Gosset qui dénonce le militantisme de l’AIMGL.
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