Le gouvernement s’est rangé à l’idée d’amender le projet de loi de santé pour renforcer (au moins sur le papier) la place du médecin généraliste traitant dans le système de soins.
En début de semaine, Marisol Touraine a assuré au Pr Pierre-Louis Druais, président du collège de la médecine générale, que son projet de loi serait en partie réécrit pour renforcer la place du généraliste. Les amendements du gouvernement visent à conforter la fonction traitante du généraliste et son rôle central dans la coordination des soins, dans l’éligibilité des patients à un réseau de soins ou encore dans l’organisation des futures pratiques avancées des paramédicaux. De la même façon, au niveau territorial, « rien ne se fera sans le médecin traitant », veut croire le Pr Druais. Une instance devrait être créée au sein du ministère de la Santé pour piloter la stratégie des soins primaires.
En matière de formation universitaire, le ministère de la Santé a confirmé que le nombre de chefs de clinique de médecine générale (85) serait doublé d’ici à deux ans et que chaque faculté de médecine disposerait d’au moins une maison ou un centre de santé universitaire (sans que l’échéance soit précisée). La création d’une sous-section de médecine générale (53-03) au sein du conseil national des universités (CNU), annoncée lors du dernier congrès du CNGE, sera effective d’ici à la fin mai 2015.
Selon le ministère de la Santé, il est « probable » que la durée du DES de médecine générale passe de trois à quatre ans, évolution que contestent les internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
Le médecin généraliste traitant sera l’acteur principal dans la tenue du dossier médical partagé (d’abord pour les patients en ALD) avec une synthèse médicale à remplir une fois par an.
Très critiqué par la profession, le développement professionnel continu (DPC) sera remanié. L’obligation devient triennale et centrée sur le cœur de métier. La gestion administrative et financière reviendra à un GIP avec une plus large part donnée à la profession.
Où sont les moyens ?
En résumé, la loi devrait asseoir le rôle de « pivot » du généraliste traitant (sans aller toutefois jusqu’au système de gate-keeper et de filières). Reste que la question centrale des moyens et de la rémunération est renvoyée au champ conventionnel, à la prochaine loi de financement de la Sécu ou même à la grande conférence de santé annoncée par Manuel Valls... Le rapport Druais préconise une « équité de traitement » entre la médecine générale et les autres spécialités, le développement de forfaits « structure », de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) et un fonds d’investissement annuel de 400 millions d’euros pour les soins primaires (fléché au sein de l’ONDAM).
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre