LA PARUTION de l’arrêté fixant la répartition par faculté du numerus clausus 2009 est imminente. Les arbitrages entre les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont été rendus.
Selon nos informations confirmées par l’entourage de Valérie Pécresse, ce sont 7 400 étudiants qui seront autorisés à passer en 2e année de médecine à l’issue de cette année universitaire. Cette hausse de 100 places par rapport à l’an dernier, soit près de 1,4 %( 1,37 % exactement) de plus qu’en 2008, est relativement modérée. Elle s’inscrit dans la perspective d’aboutir à un num,erus clausus de 8 000 en 2011 (Le Quotidien du 1er février 2008). Elle répond également aux attentes des doyens qui ne souhaitaient pas une augmentation globale trop importante pour ne pas perturber l’organisation des facultés.
Cette hausse devrait bénéficier, comme l’an dernier, aux régions les moins dotées en médecins. Les facultés des villes du Nord et du Centre et des départements d’outre-mer vont voir leur numerus clausus augmenter de manière significative. Celà avait été le cas l’an dernier avec des hausses supérieures à 10 % à Brest, Angers, Caen, Nantes, Rouen, Rennes, Besançon… et un peu moindres à Reims, Dijon, Amiens, Lille, Tours…
Baisse dans les facultés des grandes villes
La ministre de la Santé ne manque pas de souligner que 70 % des médecins s’installent là où ils ont été formés. Aussi les pouvoirs publics misent-ils depuis plusieurs années sur la formation d’effectifs plus importants de médecins dans les zones où les médecins sont les moins nombreux. Au contraire, le numerus clausus sera pour la seconde année consécutive en légère baisse dans les facultés des grandes villes : Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Nice. Cette situation n’enchante pas forcément les responsables universitaires de ces villes qui anticipent la baisse du nombre d’internes pour faire tourner certains services. Les étudiants sont également mitigés quant à cette évolution du numerus clausus. « La hausse pour la deuxième année consécutive du nombre d’étudiants autorisés à franchir le PCEM1 va poser des problèmes de formation, notamment pour trouver des terrains de stage pour les étudiants des années supérieures », commente Anne-Laure Lepori, présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). « Former des médecins où il en manque, c’est bien, poursuit-elle, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi prévoir des formations en post-internat ». L’ANEMF souhaite que l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) se charge d’étudier le numerus clausus et prenne en compte les capacités et les besoins de formation des hôpitaux. D’autant que l’ANEMF redoute que cette hausse du numerus clausus, couplée à la mise en place programmée de la nouvelle L1 Santé - regroupant au sein d’une année commune les étudiants de médecine, sage-femme, odontologie et pharmacie - attirent encore plus de jeunes vers les études médicales. Ils sont déjà 47 000 étudiants en PCEM1 et plus de 7 000 en pharmacie. Les doyens de faculté sont pour leur part satisfaits de l’augmentation limitée des étudiants autorisés à passer en 2e année. « Après la forte augmentation enregistrée l’an dernier dans les régions où il y a le moins de médecins, les ministères ont suivi nos souhaits dans les grandes lignes et les hausses dans ces facultés sont modérées », se réjouit le Pr Christian Thuillez, président de la Conférence des doyens. Le doyen de Rouen attend maintenant que cette évolution s’accompagne de l’ouverture de places en post-internat. Il mise aussi beaucoup sur la création des postes d’assistants hospitaliers. La ministre de la Santé a ainsi annoncé il y a un mois la création de 200 postes d’assistants spécialistes pour favoriser la poursuite de la formation et le post-internat des étudiants de médecine, lors de son déplacement aux 11e assises hospitalo-universitaires de Lille.
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