En pleine campagne présidentielle, France Inter a choisi de consacrer sa matinale (7-9 h) au service public de santé. La rédaction s’est installée au cœur du centre hospitalier de Gonesse, dans la banlieue nord-est de Paris. Cet établissement, qui comprend 940 lits, accueille chaque année 54 000 patients et enregistre près de 95 000 passages aux urgences.
L’émission est disponible dans son intégralité sur le site de France Inter. La radio donne la parole à Jean-Pierre Burnier, directeur du Centre hospitalier de Gonesse, au Dr François Venutolo, médecin-anesthésiste, chef du service d’anesthésie, à Mohammed Farid, infirmier au service des urgences et au Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
« Tout le monde ne parle plus que de rentabilité »
Au micro de France Inter, ils témoignent des problèmes quotidiens de l’hôpital public : pénurie de personnel, engorgement des urgences, vétusté des équipements, dérives du système de tarification à l’activité qui débouche parfois sur la course à la rentabilité… « Tout le monde ne parle plus que de rentabilité, s’alarme le Pr Grimaldi. Ce n’est pas raisonnable. » Les invités abordent aussi la question de l’exercice libéral en milieu hospitalier, un sujet polémique sur lequel les candidats à la présidentielle restent très prudents.
France Inter ouvre aussi son micro aux patients, qui se tournent presque systématiquement vers le service des urgences de l’hôpital, parce que « c’est plus pratique », parce qu’« il n’y a pas d’argent à avancer »… ou tout simplement parce que la médecine de ville est insuffisante. Le service des urgences pédiatriques est ainsi particulièrement sollicité dans une ville où exerce un seul pédiatre. En 2006, l’hôpital de Gonesse enregistrait 14 000 urgences pédiatriques. Cinq ans plus tard, il en comptabilise 23 000. « L’engorgement des urgences est réellement l’une de nos grandes problématiques », reconnaît Jean-Pierre Burnier, directeur du centre hospitalier de Gonesse. Le nombre de consultations dans ce service a en effet été multiplié par quatre en dix ans. Un problème qui touche tous les établissements publics et auquel devra s’atteler le futur président de la République.
A lire aussi notre dossier spécial Présidentielle
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne