UNE COMMUNAUTÉ hospitalière de territoire (CHT) est née en Rhône-Alpes. Elle met en réseau trois établissements situés dans le nord du Rhône : l’hôpital de Tarare, celui de Villefranche-sur-Saône, ainsi que l’hôpital gériatrique du Val-d’Azergues et son EHPAD de 84 lits.
Proposer la même qualité de soins sur tout le territoire, « et sans dépassements, ce qui n’est pas anecdotique, par les temps qui courent ! ». C’est en ces termes, directs et sans ambages, que Philippe El Saïr, désormais directeur de l’Hôpital de Villefranche-sur-Saône et de Tarare, a présenté, depuis l’agence régionale de santé (ARS), les objectifs de cette première CHT constituée en Rhône-Alpes. Des objectifs, en l’occurrence, très ambitieux puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de « lutter efficacement contre les déserts médicaux » et « mettre en place un système de soins qui n’oublie personne », a confirmé Thomas Chadoeuf-Hoebeke, maire de Tarare, bien placé pour savoir combien ce bassin, d’environ 50 000 habitants, est en souffrance.
Frappé de plein fouet par la restructuration de l’industrie du textile, il affiche un taux de chômage de 15,3 % et compte 55 % de foyers sous le seuil de pauvreté. En 2007, il figurait déjà sur la liste des dix zones de soins les plus en difficulté, dressée par l’Observatoire régional de la santé. Pour parfaire ce tableau, l’accès en secteur I pour des spécialités comme la gastro-entérologie, la chirurgie ou la pédiatrie, y était devenu inexistant. Aussi, les patients se voyaient-ils contraints de faire des kilomètres pour rejoindre soit l’hôpital de Villefranche-sur-Saône, soit le service public restructuré au Nord et à l’Est de Lyon, ou opter pour la proximité, c’est-à-dire le secteur privé, jusqu’à présent en situation de rente dans l’Ouest lyonnais.
Attirer les libéraux.
Avec cette CHT (900 lits et places, 1 550 postes équivalent temps plein et près de 140 millions d’euros de budget), « nous allons pérenniser un centre hospitalier, celui de Tarare, par une vraie démarche de solidarité territoriale », a résumé le directeur de l’ARS de Rhône-Alpes, Denis Morin. En amont, les équipes médicales de Villefranche-sur-Saône ont dû accepter une certaine mobilité puisqu’elles consultent et vont bientôt également opérer dans les deux établissements distants de 35 kilomètres. Les effectifs ont cependant été étoffés, avec « 120 postes créés en 2010 », a souligné le député-maire de Villefranche, Bernard Perrut. À Tarare, un scanner viendra, d’ici à la fin de cette année, compléter l’équipement de l’hôpital, désormais dans l’attente de la construction d’un nouveau bâtiment de 90 lits, actée par l’ARS, et prévue pour 2015. Le directeur de l’ARS qui a également annoncé le rapprochement futur de cette CHT avec le centre hospitalier spécialisé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, a affirmé que les médecins libéraux étaient « très présents » dans ce projet, et « désireux de créer une ou plusieurs maisons de santé pluridisciplinaires », afin que l’articulation ville-hôpital reprenne totalement vie sur ce territoire.
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