À Saint-Antoine, la totalité du service de pneumologie proteste (depuis mi-décembre) contre son rattachement à l’hôpital Tenon, dans le cadre de la politique de groupements d’hôpitaux prévue par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). En mai, dix des trente lits du service seront transférés à Tenon, les vingt restants étant transformés en lit d’aval pour les services des maladies infectieuses et de médecine interne. Selon les syndicats et le personnel hospitalier, 17 postes sur 70 vont être supprimés en conséquence. « Ça concerne essentiellement les infirmières, les aides-soignantes et tous les autres postes transversaux qui permettent de faciliter le parcours de soin du patient et sans lesquels nous ne pouvons pas bien travailler », regrette le Pr Christos Chouaid, chef du service de pneumologie. « Il n’existe pas de cabinet de pneumologues libéraux dans l’Est parisien vers qui les patients pourront se tourner, ajoute Régine Linard, infirmière et déléguée CGT. Ça va être la valse des ambulances entre les urgences de Saint-Antoine et de Tenon ! »
À l’Hôtel-Dieu, c’est aux urgences que le torchon brûle. Le Dr Caroline Rey-Salmon vient de démissionner de son poste de responsable des urgences médico-judiciaires. Motif : la suppression de l’astreinte de chirurgie, prévue dans les semaines à venir. Désormais, les patients urgents seront pris en charge par la permanence des soins de l’hôpital Cochin. « L’astreinte chirurgicale doit absolument être maintenue pour deux types de patients, explique le Dr Gérald Kierzek, responsable du SMUR de l’Hôtel-Dieu. Les grossesses extra-utérines et les porteurs de boulettes de cocaïne. Ces patients sont totalement intransportables et doivent être opérés dans la plus grande urgence, d’où l’intérêt de l’astreinte. »
Le médecin reproche à son administration de « ne pas écouter les praticiens hospitaliers et même de faire le boulot à leur place », tout en suivant une logique comptable. Et de conclure avec amertume : « Tout ça pour économiser sur un bonus de 40 euros. »
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