Permettre à tous d’accéder aux soins d’urgence en moins de 30 minutes. Cette proposition phare de François Hollande est l’une des priorités de Marisol Touraine. La ministre de la Santé lancera le 16 octobre un groupe de réflexion sur le sujet. « Il nous faudra trouver des solutions innovantes, responsables et de qualité pour répondre à cet engagement », a-t-elle indiqué dans une lettre au SAMU-Urgences de France, lue en préambule des premières assises de l’Urgence organisées à Paris.
Les urgentistes portent tous leurs espoirs sur le dispositif du médecin correspondant, généraliste libéral formé à l’urgence. L’idée a séduit Marisol Touraine, qui l’a évoquée lors de sa présentation du pacte de confiance à l’hôpital.
À la différence du médecin traitant, « qui ne rentre pas toujours dans le cadre de la réponse en 30 minutes », le médecin correspondant, généraliste libéral lui aussi, a reçu une « formation spéciale à la prise en charge en urgence, y compris les urgences vitales les plus graves », explique le Pr Pierre Carli, médecin chef du SAMU de Paris. Outre cette formation, le généraliste dispose d’un matériel (électrocardiogramme, transmission) et d’une pharmacopée adaptée. « Le médecin correspondant est le bras armé de l’urgence, s’enthousiasme le Pr Carli. Il est à l’avant-poste d’une prise en charge cohérente. »
Pour ce médecin « qui ne mettra peut-être qu’une seule fois en pratique sa formation mais ce sera pour sauver une vie », la rémunération doit être « solide », estime le Dr Marc Giroud, président du SAMU-Urgences de France. « Ce sera de toute façon moins cher et plus simple que toutes les autres fausses bonnes idées présentées jusqu’alors », poursuit-il. La proposition a été accueillie avec scepticisme par la salle. « Nous avons bien essayé de mettre en place ce dispositif, témoigne un médecin urgentiste de l’hôpital de Beauvais (Oise). Nous n’avons jamais eu de volontaires ».
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