Les plus de 75 ans se suicident trois fois plus que la population générale. « Dans cette tranche d’âge, 40 à 50 personnes sur 100 000 se suicident contre 15 à 16 personnes sur 100 000 au sein de la population générale », explique le Pr Fabrice Jollant, psychiatre à l’hôpital Saint-Anne à Paris.
Mal connu et peu étudié, le comportement suicidaire chez les personnes âgées fait depuis quelques semaines l’objet d’une étude clinique menée par le service psychiatrie du CHU de Nîmes et cofinancée par la Fondation Apicil.
Le suicide chez la personne âgée est mal compris.
« Il reste un grand mystère à connaître sur le plan cognitif et psychologique. Sur 10 000 suicidés en France, 2 000 (20 %) ont plus de 75 ans. Or, cette tranche d’âge représente 10 % de la population nationale », détaille le Pr. Jollant. Les équipes psychiatriques du CHU de Nîmes ont lancé, en partenariat avec la clinique privée Les Sophoras, le recrutement de trois groupes composés de 70 patients de la façon suivante : personnes âgées déprimées ayant fait une tentative de suicide ; déprimées n’ayant pas fait de tentative de suicide ; et sans histoire psychiatrique).
L’étude est basée sur des tests neuropsychologiques qui mesurent, chez le patient, sa manière de prendre des décisions, notamment devant une situation d’injustice. Par ailleurs, lors d’une « session IRM d’une heure », l’activité cérébrale, la structure du cerveau, et les interconnexions des différentes régions cérébrales sont mesurées tant au repos que lors d’une tâche de prise de décision. « Au travers de ces différents tests, nous souhaitons mettre en évidence les profils cognitifs particuliers des patients âgés ayant commis un geste suicidaire ainsi que les régions cérébrales associées tant au risque suicidaire qu’à la douleur psychologique au sein de cette population », détaille le Pr. Jollant.
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