Les 1 266 établissements de soins de court séjour ont accumulé une dette d’un montant total de 23,6 milliards d’euros en 2010, selon des résultats publiés par Le Point, qui juge la situation financière de l’hospitalisation publique « alarmante ».
Habitué à dresser chaque année le palmarès des hôpitaux, l’hebdomadaire a accédé à la base de données HospiDiag de l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP). Cet outil permet d’explorer la performance d’un établissement de santé selon 5 composantes : l’activité, la qualité des soins, l’organisation, les ressources humaines et les ressources financières.
Classement des hôpitaux les plus dépensiers
Le magazine publie les classements des hôpitaux les plus dépensiers, ceux qui ont les plus grosses charges administratives et la liste des 100 blocs opératoires ayant la plus faible productivité.
Parmi les établissements les plus dépensiers, ceux dont les coûts de personnels soignants pèsent plus que la moyenne (36 à 47 % des recettes), on retrouve la clinique Bonneveine de Marseille, avec 75,1 %, devant le centre hospitalier de Freyming-Merlebach, en Moselle (68,8 %) et celui de Figeac (67,7 %), dans le Lot.
Les hôpitaux ayant les plus lourdes dépenses administratives sont le groupe hospitalier Sud-Ardennes Rethel-Vouziers (38,1 % des frais généraux) devant le centre hospitalier de Nanterre (Hauts-de-Seine) avec 37,5 % et celui de Bayeux (Calvados) avec 36 %.
L’hebdomadaire publie aussi une carte de France des blocs opératoires sous-utilisés. Le critère retenu n’est pas le nombre d’interventions au cours d’une année mais l’indice de coût relatif (ICR) qui reflète l’utilisation et l’organisation des blocs. Selon l’hebdomadaire, les établissements où la productivité chirurgicale est la plus faible se retrouvent sur l’ensemble du territoire, à Hazebrouk (Nord), Saint-Affrique (Aveyron), Argentan (Orne), Aubagne (Bouches-du Rhône) ou Aurillac (Cantal). La région parisienne n’est pas épargnée avec une vingtaine de blocs sous-utilisés.
Opération transparence
En dépit du montant impressionnant de la dette des hôpitaux, la situation financière des établissements n’est pas catastrophique, assure la Fédération hospitalière de France (FHF). « Tous ces chiffres relèvent de la comptabilité publique mais la lecture qui en est faite est incorrecte, indique-t-on à la FHF. Ils résultent des investissements réalisés dans le cadre du plan Hôpital 2007 pour reconstruire les bâtiments des hôpitaux. On laisse à penser que la dette dérive à cause des déficits, or cette dette représente 40 % des actifs hospitaliers, elle n’est donc pas alarmante du tout ».
Le ministère de la Santé voit dans la publication de ces chiffres le résultat d’une opération de transparence. « L’information doit être accessible, tant pour les décideurs que pour les usagers du système de santé, commente le ministère. Dès la rentrée 2012, il sera ainsi possible pour chaque usager d’accéder à un tableau de bord représentatif de la situation des hôpitaux. »
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