GRANDE JOURNÉE ÉLECTORALE et de démocratie sociale à l’hôpital. Tous les agents de la FPH élisent leurs représentants dans les différentes instances consultatives - commissions administratives paritaires locales, départementales et comités techniques d’établissement. Ces structures sont consultées sur les parcours professionnels, déroulement de carrière (titularisations, avancements) mais aussi sur l’organisation et les conditions de travail. Les professionnels exerçant dans quelque 3 800 hôpitaux publics et établissements sociaux et médico-sociaux sont concernés par ces scrutins locaux.
C’est aussi la dernière ligne droite pour les directeurs (de soins, d’hôpitaux et d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux). Ce soir, les votes envoyés par correspondance ces 15 derniers jours afin d’élire les représentants professionnels seront clos. Le dépouillement se fera selon un calendrier étalé entre le 24 et le 26 octobre. La campagne a été tonique, deux ans après le vote de la loi Bachelot. Philippe Blua, président du syndicat des managers publics de santé (SMPS) « ne critique pas la loi HPST mais sa mise en œuvre ». Le Syncass-CFDT est plus virulent. « Nous attendons beaucoup de ces élections, explique le secrétaire général Michel Rosenblatt. Nous contestons notre trop grande dépendance aux ARS. On ne négocie plus sur les objectifs à atteindre, mais sur leurs modalités d’application. En gros, on assume des décisions qui ne relèvent pas de nos fonctions et s’il y a un problème, c’est le directeur qui saute ! ». Par la voix de son secrétaire général Christian Gatard, CH-FO, va encore plus loin : « Il faut revenir à l’ère pré-HPST. Il y a depuis la mise en place de la loi un climat de défiance, illustré par des actions gouvernementales humiliantes. La circulaire qui proposait d’appeler les comptables à dénoncer les simples erreurs de gestion des directeurs en est un parfait exemple ». Ces élections sont aussi l’occasion pour CH-FO de rappeler que si ça va mal, les directeurs y sont pour quelque chose : « Par leur vote, les directeurs peuvent remettre en cause l’efficacité de l’action syndicale majoritaire, dont l’indépendance de façade masque mal la position de porte-parole du gouvernement ».
Honte.
Du côté des agents de la fonction publique hospitalière, la journée s’annonce rude. Sur l’organisation, les syndicats sont unanimes : jamais des élections ont été aussi chaotiques. « C’est une honte, s’indigne Philippe Crépel, de la CGT-Santé. À la Pitié-Salpêtrière, 7 000 salariés vont devoir voter dans un seul et unique bureau de vote ! Quoi de mieux pour favoriser l’abstention ? ». Même son de cloche chez Didier Bernus, secrétaire général de FO-Santé, qui regrette « l’époque ou la DHOS [ancienne DGOS] assurait le suivi des élections. Aujourd’hui, faire appel à des prestataires extérieurs comme La Poste ne facilite pas les choses ». Nathalie Canieux (CFDT santé sociaux) ne dit pas autre chose : « Les "correspondants élections" n’ont aucune connaissance des enjeux, et les erreurs de listes sont monnaie courante. Ca mériterait une action en justice pour secouer le cocotier ! ».
Pour les 45 000 praticiens hospitaliers enfin, le vote sera électronique. Les médecins sont appelés aux urnes deux fois : par Internet du 28 novembre au 19 décembre pour élire leurs représentants syndicaux, et par correspondance pour élire les commissions médicales d’établissement (dépouillement le 25 octobre pour le premier tour). Des CME qui s’estiment totalement mises à l’écart des décisions stratégiques (budgets, pôles, postes médicaux) depuis la loi Bachelot.
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