LE DIRECTEUR de l’hôpital de St-Gaudens, en Haute-Garonne, a été harcelé pendant plusieurs mois. Le principal suspect a finalement été arrêté. C’était… un médecin de l’établissement.
Pierre-Yves Gilet, directeur du centre hospitalier Comminges-Pyrénées (l’hôpital de Saint-Gaudens), se dit « totalement soulagé à titre personnel et familial ». Il faut dire que l’année qui vient de s’écouler a été pénible pour lui. Depuis mars 2010, il a été victime de vandalismes répétés sur sa voiture, tantôt « repeinte », tantôt abîmée : pneus crevés, carrosserie rayée, tuyau d’échappement bouché… « J’ai eu pas moins de 17 véhicules vandalisés et j’ai déposé 14 plaintes », raconte-t-il. Le harcèlement allait crescendo avec, récemment, une décharge de fusil de chasse tirée dans le coffre de sa voiture.
Le manège a pris fin quand les policiers ont pris en flagrant délit un suspect en train d’essayer de forcer le portail de son logement de fonction en pleine nuit. Pour les enquêteurs comme pour le directeur, la surprise fut alors de taille, car l’homme en question n’était autre qu’un… médecin de l’hôpital. « C’est un praticien libéral qui faisait aussi des vacations toutes les semaines à l’hôpital. Je dirige un établissement à taille humaine qui compte 80 médecins, je le connaissais donc, bien sûr, comme le reste du personnel », explique Pierre-Yves Gilet, abasourdi.
Le médecin a été arrêté, placé en garde à vue, puis présenté au parquet de Toulouse. L’enquête devra déterminer si c’est lui aussi qui est à l’origine des vandalismes répétés sur les véhicules du directeur. Pour celui-ci, l’affaire a été douloureuse et « il est, dit-il, impensable de retirer mes plaintes, une affaire comme celle-là se règle devant la justice ».
Même émoi du côté de la CME de l’hôpital. « Nous sommes dans un territoire semi-rural et toute la communauté médicale, au-delà même de l’hôpital a été totalement ébranlée par cette histoire, confie le Dr Nicolas Longeaux. En tant que président de la CME il me paraît tout à fait logique qu’une mesure conservatoire ait été prise à l’égard [du médecin pris sur le fait, NDLR], car la question de son état psychologique se pose pour pouvoir assurer la prise en charge des patients. »
En attendant le jugement, le Conseil de l’Ordre des médecins de Haute Garonne a été saisi et l’agence régionale de santé (ARS) a en effet pris une mesure de suspension conservatoire des activités médicales hospitalières et libérales du praticien.
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