LE COLLÈGE national des cardiologues des hôpitaux regroupe 2 296 cardiologues, soit 38 % des cardiologues français. Ils exercent en hôpital général, en hôpital militaire ou au sein d’un établissement ESPIC (privé non lucratif). Leur densité, élevée dans des régions pourtant peu attractives (Corse, Limousin, Picardie, Alsace), est très faible dans d’autres régions comme les Pays-de-la-Loire. Au total, 28 % des postes de PH cardiologues à temps plein sont vacants. Ce taux atteint 31 % pour les PH cardiologues à temps partiel. Comment fidéliser les jeunes ? C’est l’un des objectifs affichés du livre blanc que publie le CNCH.
« Nous envoyons un message aux collègues universitaires et aux doyens pour rappeler qu’on est prêt à participer activement à la formation des internes », expose le Dr Francis Fellinger, président de la Conférence des présidents de CME de CH. « Les internes nous sont donnés au compte-gouttes », déplore le Dr Michel Hanssen, président du CNCH.
Arthur Huber est un peu l’exception qui confirme la règle. Interne en cardiologie, il a choisi un hôpital général pour son cinquième semestre. Au centre hospitalier de Versailles, il découvre des conditions de travail compatibles avec la vie de famille. Deviendra-t-il hospitalo-universitaire après son clinicat ? Sans doute que non. Trop de « sacrifices », dit-il. À l’hyperspécialisation qu’il a pu observer lors de ses précédents stages à Lariboisière et l’HEGP (AP-HP), il préfère l’activité transversale que permet le CH versaillais.
L’hôpital général, du moins celui qui, comme Versailles, dispose d’un équipement de pointe, fait figure à ses yeux d’« excellent compromis ». Mais la tentation du privé n’est pas écartée pour autant. Les revenus y sont sans commune mesure. « Je ne connais que le public, mais c’est ce qui se dit », affirme Arthur Heber, qui n’a pas encore choisi son futur secteur d’exercice. La permanence des soins sera un élément déterminant susceptible de faire pencher la balance dans un sens ou un autre. « J’ai fait 80 gardes au cours des 12 derniers mois, relate l’interne en cardiologie. C’est normal, j’apprends, mais je ne compte pas faire ça pendant des siècles. Il faut privilégier sa qualité de vie ».
Concurrence.
Le livre blanc du CNCH présente des chiffres clés pour éclairer les internes et les chefs de clinique. En termes d’activité, les structures hospitalières non universitaires (403 services en tout) assurent 60 % des urgences et la moitié des hospitalisations en cardiologie. Mais le secteur est très concurrentiel. Certains tarifs GHS du privé sont plus valorisés que dans le secteur public (les actes diagnostiques par voie vasculaire, par exemple, sont rémunérés 39 % de plus en clinique qu’à l’hôpital). Surtout, le privé offre une bien meilleure rémunération. L’astreinte opérationnelle, pour ne prendre que cet exemple, est rémunérée 42,13 euros dans le secteur public, contre 150 euros en secteur libéral. Les auteurs du livre blanc vont présenter l’ouvrage à Xavier Bertrand ainsi qu’aux différents candidats à l’élection présidentielle, afin de les sensibiliser aux différentes problématiques du secteur - démographie médicale, permanence des soins, tarification...
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne