LOIN devant la moyenne nationale (39,5 % d’ambulatoire au début de 2012), deux établissements privés toulousains spécialisés dans les activités MCO, ORL et stomatologie, affichent respectivement 50 % et 70 % de leurs actes opératoires en ambulatoire. « Nous avons mis cette pratique au cœur de la stratégie de nos établissements depuis 2009 », décrit Claude Porcher, directrice adjointe des cliniques Sarrus Teinturiers et Saint Nicolas. Ces établissements organisent aujourd’hui même une journée d’information de la chirurgie ambulatoire pour le grand public et le monde médical.
La clinique Sarrus dispose d’une unité ambulatoire de 23 lits. « L’ambulatoire est contraignant au départ et nécessite en amont plus de travail pluridisciplinaire », relate le Dr Bertrand Gardini, président de la CME et porteur du projet. Il faut aussi faire preuve de pédagogie. L’établissement distribue aux patients un passeport avec des recommandations sur tel ou tel point. « Le traitement antalgique par exemple est donné en amont mais ensuite les parents concernés par la chirurgie pédiatrique sont ravis de récupérer leurs enfants le soir et l’indice de satisfaction de la douleur est meilleur dans l’univers familial », explique le médecin. Certaines spécialités sont particulièrement adaptées à la prise en charge ambulatoire : chirurgie pédiatrique donc (80 % des actes), arthroscopie de la cheville (100 %), végétations ( 98 %), actes ORL (50 %)... Autres avantages : la rotation des chambres multipliée par deux ou trois et des temps d’attente en baisse pour les patients.
Parmi les soignants pourtant, des freins demeurent. « Ils sont essentiellement liés aux habitudes et aux contraintes structurelles, explique Bertrand Gardini. Quand on fait de l’ambulatoire, l’amplitude pendant laquelle on peut opérer est réduite. » Cette journée de la chirurgie ambulatoire aura aussi pour objectif d’impliquer les médecins généralistes et les pédiatres. « Nous leur expliquerons ce que nous avons mis en place pour que le système fonctionne : un système de gardes renforcées, un appel systématique aux patients le lendemain. Notre but n’est pas de se décharger sur eux », argumente le chirurgien.
Pour l’ARS, la démarche de ces cliniques tombe à point nommé. L’objectif est d’arriver à 40 % d’actes opératoires en ambulatoire dans la région à la fin de l’année. Un taux déjà atteint par les établissements privés (41 %), mais qui plafonne à 32 % dans le public hors CHU et à 18 % au CHU toulousain.
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