Le « livre noir des médecins stars », en librairie depuis quelques jours, n’a pas tardé à faire réagir la communauté médicale. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E) dénonce par voie de communiqué la façon dont l’auteur rend compte de l’accord-cadre signé en début d’année, qui revalorise la retraite perçue par les médecins hospitalo-universitaires.
Odile Plichon, journaliste au « Parisien », affirme dans cet ouvrage que les PU-PH et MCU-PH ont reçu de Xavier Bertrand un privilège négocié en catimini : depuis le début de l’année, les hospitalo-universitaires ne cotisent plus sur leurs seuls revenus universitaires, mais également sur leurs émoluments hospitaliers. L’accord-cadre qui a entériné le dispositif a été « finalisé dans le plus grand secret », et conduit à une revalorisation de 32 % des retraites des « HU ».
« Une autre disposition de ce décret, tout aussi secrète, est plus généreuse encore : elle prévoit de revaloriser - certes dans un degré moindre - la retraite des PU-PH ayant... une activité libérale! », écrit Odile Plichon, qui estime que « le nouveau système coûtera plus de 30 millions d’euros par an au budget de la nation ». « Les signataires ont accepté de faire tout leur possible pour ne pas ébruiter la nouvelle de ce beau cadeau avant l’élection présidentielle », ajoute la journaliste.
Des « buzz journalistiques »
Réaction agacée du SNPHAR-E : « Dans la catégorie des buzzs journalistiques mal documentés, le Parisien et sa journaliste Odile Plichon tiennent la corde ». L’organisation syndicale dénonce un « amalgame malsain » avec les autres sujets traités par le livre. Il s’agit, dans le cas présent, d’une revendication aussi ancienne que légitime, estime la personne en charge du dossier des retraites au SNPHAR-E, Raphaël Briot, en poste au CHU de Grenoble.
Aux yeux de ce MCU-PH, le scandale est ailleurs : c’est le choix politique opéré qui pose problème. Un choix qui « précipite les retraites des agents publics dans les systèmes privés par capitalisation au lieu de renforcer les systèmes obligatoires des retraites par répartition ». Un choix qui conduit à ce que l’hôpital « abonde les caisses de retraite privées ». « Alors chiche !, conclut le SNPHAR-E. Déchirons ce projet et exigeons une remise à plat complète du système des retraites hospitalo-universitaires en reprenant à la base le rapport de l’IGAS 2011, et en développant les options publiques trop vite écartées ».
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