La ministre de la Santé Agnès Buzyn a reconnu dimanche 13 octobre, sur le plateau de CNews/Europe1/Les Échos, qu'il y avait « un problème de rémunération » des personnels hospitaliers, y compris médicaux, et a assuré qu'elle « travail[ait] » sur le sujet afin de « rendre l'hôpital public plus attractif ».
Alors que les deux collectifs mobilisés – inter-urgences et inter-hôpitaux – préparent une nouvelle journée de manifestation pour ce mardi 15 octobre, la ministre de la Santé, interrogée sur leur revendication centrale d'une revalorisation salariale générale de 300 euros net, a répondu tout de go. « Il la faut, il y a un vrai sujet sur les rémunérations directes, mais il faut aussi tenir compte des rémunérations indirectes, le temps de travail, les gardes, etc. Un vrai travail doit s'engager. J'ai demandé à mes équipes d'ouvrir ce dossier pour les débuts de carrières médicales et infirmières, parce que c'est vraiment trop difficile aujourd'hui. » « Je pense qu'il y a un problème de rémunération si on veut rendre l'hôpital attractif », a-t-elle aussi ajouté, confirmant que ce dossier était désormais à l'agenda.
Mais ce n'est pas tout. Le chantier des rémunérations portera également sur la « deuxième partie de carrière » des infirmières et des aides-soignantes, a précisé Agnès Buzyn.
Pas un « mandarin »
Cette initiative remet sur le devant de la scène la problématique de l'attractivité des carrières médicales, que Marisol Touraine avait tenté de résoudre par un plan d'action triennal (2016-2019) à 250 millions d'euros, concrétisé très partiellement.
En rouvrant le dossier des rémunérations, Agnès Buzyn en a profité pour jeter une pierre dans le jardin de ses prédécesseurs : « Il y a eu plein de réformes non accompagnées qui ont entraîné des dysfonctionnements internes. Il faut changer la gouvernance et l'attractivité [à l'hôpital,NDLR]. J'y travaille. »
Mais l'hématologue a aussi pris le risque de critiquer l'implication de certains médecins hospitaliers dans le collectif inter-hôpitaux, qui ont annoncé la semaine dernière une grande manifestation le 14 novembre. « Ils ne le savent pas mais je suis dans la boucle de mails des médecins qui s'écrivent au sujet de leur envie de faire grève, a souri la ministre, rappelant qu'elle avait une activité de consultation d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) il y a moins de trois ans. Je suis sidérée, d'abord de leur méconnaissance du système, du nombre d'informations fausses dont ils disposent et sur lesquelles ils basent leurs raisonnements et à quel point leurs solutions sont des solutions de court terme qui ne régleront pas le problème », a-t-elle analysé, sévère, rejetant au passage le qualificatif de « mandarin » la concernant.
Le numéro unique « avant l'été »
Interrogé sur le déploiement du service d'accès aux soins (SAS), mesure phare de son plan de refondation des urgences, Agnès Buzyn a rappelé que des propositions lui seraient faites avant décembre dans l'optique de créer un numéro de régulation unique effectif « avant l'été ». « C'est une certitude », a-t-elle martelé.
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