Publié le 25 février 2025, un sondage OpinionWay pour Medintechs décortique l'ampleur de l'errance médicale en France et son impact sur le système de santé.
Premier enseignement de cette enquête* qui sera présentée au salon éponyme les 10 et 11 mars prochains au Parc Floral de Paris, les patients jugent que le manque de spécialistes est la cause principale à leur errance médicale. C’est la raison pour laquelle ils se tournent de plus en plus vers des solutions numériques comme l’intelligence artificielle.
Un Français sur trois (30 %) déclare avoir été personnellement confronté à ce problème, tandis que 21 % l'ont vécu à travers un proche. L'étude met en lumière des disparités territoriales significatives : 35 % des patients en zones rurales rapportent des difficultés d'accès aux soins contre 25 % vivant dans les grandes agglomérations. Des données qui confirment une inégale répartition des ressources médicales sur le territoire.
Plus révélateur encore, 36 % des patients déclarent avoir attendu plus de six mois pour une consultation jugée urgente. Ce délai est particulièrement conséquent en médecine générale et psychiatrie.
Pour autant, les patients ne blâment pas forcément les professionnels de santé de la situation. 54 % des sondés reconnaissent que les praticiens subissent également cette pénurie médicale et manquent de temps pour mener à bien leur journée de consultations.
Reste les conséquences cliniques de cette errance. Trois patients sur quatre (75 %) anticipent des répercussions psychologiques, 47 % évoquent un impact sur leur santé mentale, et 43 % craignent des difficultés financières.
Ouvrir la porte du cabinet médicale à l’IA
Le sondage révèle également les stratégies de contournement des patients en quête de médecins. Si 52 % se tournent classiquement vers un second avis médical, 22 % d’entre eux envisagent d’explorer des approches complémentaires comme l'aromathérapie ou le thermalisme.
43 % des personnes interrogées estiment de fait que les médecins devraient davantage intégrer les technologies innovantes, notamment l'intelligence artificielle, dans leur arsenal diagnostique. Cette attente est particulièrement marquée chez les patients ayant déjà vécu une errance médicale.
Enfin, 26 % des patients seraient prêts à s'appuyer sur des ressources numériques ou l'IA en cas d'errance diagnostique, un chiffre qui atteint 45 % chez les 18-24 ans. La confiance dans ces technologies reste cependant mesurée, puisque seuls 14 % des patients accepteraient un diagnostic exclusivement posé par une IA.
Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1 072 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont eu lieu du 8 au 10 janvier 2025 par questionnaire autoadministré
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »