C’EST EN 1970 que fut créé, sous l’impulsion du Pr Claude Huriet, le service de néphrologie de l’hôpital lorrain. Alors que les locaux étaient encore en plein aménagement, les professionnels de l’établissement réalisèrent la première séance de dialyse chez un homme de 43 ans hospitalisé pour une insuffisance rénale chronique terminale avec œdème aigu du poumon. Le dispositif utilisé à l’époque était très impressionnant : une plaque de 2 m montée par les infirmières elles-mêmes, juste avant la séance d’une durée de 12 heures. Quelques semaines plus tard, en octobre 1970, les Prs Paul Guillemin et Pierre Mathieu réalisèrent la première transplantation rénale au CHU de Nancy. « La néphrologie constituait alors un nouvel espoir pour les patients en insuffisance rénale terminale », raconte le Pr Michèle Kessler, alors interne dans le service, qu’elle dirigea ensuite jusqu’en 2009 avant de passer le relais au Pr Luc Frimat.
Puis, en 1972, la néphrologie pédiatrique s’installa à l’hôpital et depuis n’a cessé de se développer.
La dialyse péritonéale intermittente fut introduite en 1977, suivie de la dialyse péritonéale continue en 1979. Le développement de cette technique au service de l’autonomie du patient a été le fruit d’une collaboration étroite entre le CHU et l’ALTIR (Association lorraine pour le traitement de l’insuffisance rénale), implantée à Nancy en 1972 et actuellement dirigée par le Dr Jacques Chanliau.
L’activité de transplantation rénale connut un véritable essor dans les années 1990-1980, pour atteindre 100 greffes par an avec l’arrivée de la ciclosporine. C’est en 1990 que fut réalisée la première greffe rein-pancréas, technique lourde mais qui permet d’améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie de patients diabétiques de type 1 en insuffisance rénale terminale.
Robotique experte.
Avec une première intervention en 2003, la bigreffe, qui consiste à greffer les 2 reins d’un donneur âgé à un receveur âgé, voire très âgé, a ouvert l’accès à la greffe à des patients jusqu’alors récusés du seul fait de leur âge.
Parallèlement, le prélèvement de rein sur donneur vivant assisté par robot chirurgical s’est développé au cours de la dernière décennie et le cap du 100e prélèvement a été franchi cette année. Le CHU de Nancy est aujourd’hui le premier centre expert européen en matière de robotique, technique qui vise à sécuriser et à simplifier au maximum le prélèvement sur donneur vivant.
Une étude multicentrique, menée dans le cadre du programme du STIC (Soutien aux technologies et innovations coûteuses) devrait permettre de confirmer les avantages de la robotique comparativement à la cœliochirurgie classique et à la lombotomie.
La décennie à venir sera sans doute celle de la qualité de vie, domaine dans lequel Nancy s’est beaucoup investi, notamment à travers l’éducation thérapeutique et la responsabilisation du patient et le développement de la télémédecine. Avec l’objectif de permettre aux patients de gagner des années de vie de qualité, conclut le Pr Michèle Kessler.
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