C’ÉTAIT le 2 février à l’hôpital Robert Debré, lors de son premier déplacement consacré à la santé.
Ce jour-là, dénonçant les méfaits de la loi Bachelot et des « coupes comptables dictées par une idéologie dogmatique, celle de l’hôpital-entreprise », François Hollande se démarque de son prédécesseur Nicolas Sarkozy en prenant la défense explicite du secteur public hospitalier.
Pendant les trois mois avant son élection, François Hollande a plusieurs fois affirmé sa volonté de mettre fin à la convergence tarifaire public privé, à l’origine d’« une concurrence délétère et inflationniste » entre les deux secteurs, précisait-il le 16 avril dans nos colonnes. Très attendue par les hospitaliers, cette mesure, soufflée par la Fédération hospitalière de France (FHF) et incluse dans les 60 engagements pour la France du candidat socialiste, est l’un des premiers chantiers sur lequel devra s’atteler Marisol Touraine.
En parallèle, François Hollande entend réformer en profondeur la tarification à l’activité (T2A). « Si une part importante des ressources doit être liée à l’activité, les missions de service public, la disponibilité permanente, les charges de coordination ville hôpital et la prise en charge sociale doivent être pris en compte par un financement spécifique global », déclarait-il le 20 février à notre confrère « Décision santé ». Mi-avril, il ajoutait dans nos colonnes « la structure voire la localisation de l’établissement » comme nouveau critère à « adosser » à la T2A.
Sur la question des dépassements d’honoraires à l’hôpital (secteur privé des PH), François Hollande s’est pour l’instant contenté de se ranger derrière les recommandations des 123 praticiens hospitaliers et personnalités du monde de la santé signataires du « Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire ». Il ne s’agit pas de supprimer le secteur privé mais, là encore, d’encadrer les pratiques tarifaires.
Dernière « question prioritaire » pour François Hollande : l’engorgement des urgences. Implantation de nouveaux SMUR, service d’urgence dans les hôpitaux de proximité, transports héliportés, télémédecine : telles sont les mesures défendues le 13 mars, lors d’un déplacement à Romans (Drôme). Ce même jour, François Hollande militait pour « la fin de l’opposition et du cloisonnement stérile entre la médecine de ville et l’hôpital », sans préciser l’impact de cette stratégie sur les établissements publics.
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