LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN - Quels seront les enjeux de ce nouveau mandat ?
PR PIERRE CARLI - Nous devons avant tout concrétiser par une série de propositions la promesse du président de la République de garantir à chaque Français l’accès aux soins d’urgence en moins de 30 minutes. Pour cela, nous remettrons dans quatre à six semaines un document entre les mains de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) qui, à son tour, devra donner corps à nos idées. Les agences régionales de santé (ARS) nous aident en mettant à notre disposition différentes études de terrain. Désengorger les services d’urgences est également une priorité.
Certaines pistes sont-elles plus à l’étude que d’autres ?
Nous travaillons sur deux axes : l’organisation des services d’urgences et la sortie, l’aval. Sur le premier point, Marisol Touraine a été très claire : assez de tous ces brancards qui traînent dans les couloirs ! Du coup, nous nous interrogeons sur la façon dont l’hôpital doit gérer le non-programmé. La notion de « bed management », ou comment adapter la politique de gestion des lits de l’établissement à la prise en charge des urgences, est au cœur de notre réflexion.
Sur l’aval, nous travaillons de concert avec l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) qui nous fournit en études et données chiffrées. En sa qualité d’interface entre la ville et l’hôpital, le Conseil a une position intéressante pour réfléchir au travail que peuvent faire ensemble les deux secteurs.
Justement, hors les murs de l’hôpital, sur quoi misez-vous pour optimiser la prise en charge de l’urgence ?
En dehors de la problématique de l’urgence hospitalière, nous nous interrogeons sur l’action du SAMU, des antennes SMUR et sur l’optimisation du transport héliporté. La ministre de la Santé souhaite aussi développer l’idée de médecins correspondants pour faciliter l’accès aux soins urgences, ces "supergénéralistes" que l’on retrouve dans les zones blanches. Certains sont déjà intégrés dans les réseaux des SAMU, mais d’autres non, ils ne sont pas déclarés comme tels. Ces praticiens travaillent par exemple avec les pompiers ou dans des associations et souffrent d’un manque de visibilité. L’une de nos missions est d’homogénéiser cette situation.
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