Manque de parkings, risques d'inondations, nuisances sonores des avions atterrissant à l'aéroport Nantes Atlantique ou encore découverte de bombes non explosées de la Seconde Guerre mondiale lors du terrassement… L’implantation du futur CHU de Nantes n'en finit plus de susciter la controverse. Implanté sur un terrain étroit en bord de Loire - difficile d’accès - le bâtiment sortira de terre en 2026, sur une île en plein centre-ville.
« Le choix du site va entraîner des surcoûts absolument incroyables, qui pourraient être consacrés à l'achat de matériel », regrette Bernard Le Mével, ancien directeur du Centre régional de lutte contre le cancer de Nantes. Avec d'anciens médecins, des représentants de la CGT, d'Attac ou encore d'élus LR et LFI, ils ont créé le « Collectif Stop Transfert », pour s’opposer à ces travaux.
En juillet, le collectif a publié une tribune « Nous accusons ! », dans laquelle ils dénoncent l'implantation du CHU sur l'île de Nantes, au détriment de Laënnec, un site plus spacieux, à une dizaine de kilomètres au nord du centre-ville. Ils assurent que l'hôpital sera « saturé dès le départ, interdisant toute possibilité d'expansion », ou encore que le budget du projet « est largement sous-estimé ». Le triple vitrage pour limiter le bruit des avions, ou encore la dépollution liée aux bombes non explosées sont aussi citées en exemple de coûts supplémentaires.
Aucun risque
Face aux inquiétudes, Philippe El Saïr le directeur général du CHU nantais, où travaillent quelque 12 000 salariés, affirme pourtant qu’il « n'y a aucun risque ». « Toutes les réponses ont été apportées (...) les installations techniques de l'hôpital, par exemple, ne seront pas en sous-sol, seront à des niveaux supérieurs, même si une crue millénaire se produit, tout a été prévu », poursuit-il.
Selon les porteurs du projet, l'installation en centre-ville sera un facteur d'attractivité pour ce « quartier de la santé », qui réunira au même endroit plusieurs sites de l'actuel CHU vieillissant et sera constitué de l'hôpital, d'un pôle d'enseignement, d'instituts de recherche et d'entreprises.
Mais les rebondissements se multiplient, montrant selon les opposants, que le projet est mal engagé. L'État a augmenté sa participation de 175 millions d'euros l'hiver dernier, portant son financement à 400 millions pour ce projet désormais chiffré à 1,2 milliard d'euros, et plusieurs surcoûts sont liés au choix du terrain, estiment les opposants.
« Il faut revoir toutes les lignes de tramway parce qu'en voiture, c'est très compliqué de circuler parce que vous êtes sur une île tout simplement », explique Laurence Garnier, sénatrice et chef de file de l'opposition LR au conseil municipal. Par ailleurs, contrairement à ce qui avait été annoncé, la totalité des activités ne seront pas sur l'île de Nantes, mais un « pôle de longévité » sera créé à Laënnec.
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