À peine installé, le Comité national de l'investissement en santé (CNIS) fait déjà polémique. Dévoilée fin avril, la composition du conseil scientifique – nommé en appui du CNIS et chargé d'apporter son expertise aux établissements et aux agences régionales de santé (ARS) pour les épauler dans la conception et l'examen des grands projets (construction, rénovation de locaux, restructurations, etc.) – fait hurler les syndicats de praticiens hospitaliers (PH).
Dans un communiqué commun intitulé « Mais où sont les praticiens hospitaliers ?», Action praticiens hôpital (APH), Jeunes Médecins, le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics (SNAM-HP) et la Coordination médicale hospitalière (CMH) dénoncent le manque de variété des personnalités nommées. « Où sont les candidatures ouvertes promises par le ministre de la Santé ? Où sont les représentants syndicaux médicaux qui ont été élus au Conseil supérieur des professions médicales ? Y a-t-il des représentants de l'outre-mer ? », écrivent-ils.
Microcosme ?
Prenant à partie le Pr François-René Pruvot, chirurgien, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Lille, nommé en mars à la tête du conseil scientifique, les syndicats dénoncent la partialité, à leurs yeux, de cette assemblée. « La composition du CNIS est limitée à un microcosme dans lequel de nombreux membres viennent du même CHU, celui du président sans que les représentants élus des praticiens hospitaliers ne soient invités à siéger pour poursuivre les travaux initiés ensemble pendant le Ségur », écrivent-ils.
En conséquence, les quatre structures demandent « une clarification » des modes de désignation des personnalités choisies et une « intégration » des représentations syndicales des professionnels de santé – médicaux comme paramédicaux.
Plus réservé, l'Intersyndicat national des PH (INPH) note une « composition du CNIS qui ne semble pas démontrer une ouverture pourtant attendue » mais souhaite « une bonne installation à ce nouveau conseil dont il attend beaucoup ».
Violences faites aux femmes : le dépôt de plainte élargi à de nouveaux hôpitaux
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente