Plus de 5 700 lits d'hospitalisation complète ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français, qui ont créé dans le même temps, près de 1 400 places d'hospitalisation partielle, selon une étude du ministère de la Santé publiée ce mercredi.

Le Covid-19 n'a donc pas interrompu la réduction inexorable des capacités hospitalières. Au contraire, la crise sanitaire a en partie amplifié les fermetures de lits. Autre signe de ce déclin, la France compte désormais moins de 3 000 hôpitaux et cliniques. « Sous l'effet des réorganisations et des restructurations », 25 établissements publics et privés ont fermé l'an dernier, indique la Drees. « La suppression de plus de 5 000 lits d’hospitalisation en un an est consternante », a aussitôt réagi ce mercredi l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).
Les 2 983 structures encore ouvertes fin 2020 – 1 342 hôpitaux publics, 667 établissements privés à but non lucratif et 974 cliniques privées – disposaient très exactement de 386 835 lits d'hospitalisation complète fin 2020, soit 5 758 de moins en un an – comparé au dernier bilan pour l'année 2019, publié en juillet par la même direction statistique. La réduction du nombre de lits d'hospitalisation complète concerne tous les champs (MCO, SSR, psychiatrie, SLD).
Selon la Drees, cela n'a pas empêché la tendance de fond du virage ambulatoire de se poursuivre : 1 369 places d'hospitalisation de jour ont été ouvertes en 2020 (+1,7 %), portant leur nombre total à 80 089. Court et moyen séjours continuent d’alimenter la dynamique de l'hospitalisation partielle en 2020.

La baisse du nombre de lits d'hospitalisation complète en 2020 est « un peu plus marquée » que les années précédentes, ce qui « pourrait s'expliquer par le contexte d'épidémie », avec « de nombreuses chambres doubles transformées en chambres simples pour limiter la contagion », ainsi que des déprogrammations massives pour réaffecter les personnels soignants dans les services de soins critiques.
Le nombre de lits de réanimation, qui a fortement varié au gré des vagues de Covid, a d'ailleurs terminé l'année en hausse de 14,5% (soit environ 6 200).

L'hospitalisation à domicile a connu une « croissance particulièrement vive » de 10,8 %, soit 21 276 patients « pouvant être pris en charge simultanément en HAD sur le territoire ». Ce mode de prise en charge représente 7 % des capacités de l’hospitalisation complète en court et moyen séjours (hors psychiatrie), contre 2,1 % en 2006.
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