Dans les hôpitaux français, c'est à nouveau la veillée d'armes en prévision d'une nouvelle vague épidémique. Le ministère de la Santé a en tout cas émis une circulaire, dont « Le Quotidien » a eu copie, pour demander aux établissements de santé publics comme privés de « disposer d'une organisation de crise robuste et résiliente ».
« Il s'agit d'une démarche d'anticipation qui a pour objectif de mobiliser tous les acteurs de santé d'un territoire dans l'éventualité d'une reprise épidémique qui, alors que les variants du virus circulent, peut se produire », justifie la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère de la Santé).
Déprogrammation graduée
L'instruction exige ainsi l'« activation ou le maintien a minima du plan de mobilisation interne (niveau 1) dans l’ensemble des établissements de santé, voire en fonction des niveaux de tension observés, du plan blanc (niveau 2) ». Cela s'accompagne du renforcement des cellules régionales d'appui et de pilotage sanitaire (CRAPS) des agences régionales de santé (ARS) et de l'identification d'un SAMU de coordination au niveau régional pour orienter au mieux les patients dans les réanimations.
Afin de s'assurer des capacités de réa, la DGOS demande également aux établissements de santé de « déprogrammer de manière graduée et adaptée à la situation épidémique et à l'activité médico-chirurgicale locale afin de mobiliser le personnel soignant et le matériel vers les services de soins critiques ».
Heures sup majorées, annulations de congés...
Côté ressources humaines, consigne est donnée aux hôpitaux de « mobiliser l'ensemble des viviers RH disponibles pour renforcer les équipes » et de « former de manière accélérée des personnels paramédicaux, IDE et aides-soignants de tous les secteurs de soins ». Et en cas de crainte de pénurie de soignants, les hôpitaux doivent alerter leur ARS pour bénéficier de la plateforme « renforts Covid » ou déclencher la mobilisation des étudiants. Comme lors de la première vague, les annulations de congés sont facilitées et les heures supplémentaires majorées de 50 %.
Afin d'éviter le risque de débordement des hôpitaux, toutes les prises en charge alternatives doivent être mobilisées. À commencer par la médecine de ville « pour les patients Covid dont l'état est compatible avec un maintien à domicile avec une possible oxygénothérapie si nécessaire » et l'hospitalisation à domicile (HAD) notamment pour « fluidifier la sortie d'hospitalisation conventionnelle ».
Surveillance des lits de réa et possibles transferts
Les établissements doivent par ailleurs être en mesure de « déployer systématiquement une unité de soins intensifs Covid auprès de toutes les réanimations ». « Cette optimisation doit permettre de garantir le juste soin afin de soulager le système hospitalier », résume la DGOS.
Au niveau national, la stratégie Evasan consistant à transférer des patients en réanimation d'une région à une autre est relancée. Le ministère demande ainsi aux ARS de remonter quotidiennement une synthèse des lits de réa disponibles par département.
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