La ministre de la Santé Marisol Touraine, en déplacement ce jeudi dans le Limousin, a visité une structure originale prenant en charge l’obésité, de façon multidisciplinaire, et en partenariat avec les acteurs environnants. Marisol Touraine a pris ce centre mutualiste en exemple, comme un modèle qu’elle souhaiterait généraliser avec sa loi de santé.
Le centre de l’obésité Bernard-Descottes, situé à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), est unique en France. Ouvert en 2012, il dispose de 50 places, et d’une équipe pluridisciplinaire composée de 50 professionnels. Les admissions se font sur prescription médicale – en amont ou en aval de la chirurgie bariatrique, cardiaque, orthopédique, mais aussi hors chirurgie.
Prise en charge transversale
Viennent ici des patients dont l’IMC est supérieur à 35. Leur séjour, de 3 à 4 semaines, offre une prise en charge globale (psychologie, psychomotricité, atelier de cuisine thérapeutique, gymnastique, prévention du tabac, balnéothérapie...).
Le suivi est ensuite assuré durant cinq années. Le travail s’effectue en réseau : le CHU de Limoges envoie des praticiens en consultation (diabétologues, cardiologue...). La médecine libérale est également impliquée : le centre mutualiste tente de placer le médecin traitant au cœur du suivi pluriannuel.
Étienne Caniard, président de la Mutualité française, parle d’un « centre exemplaire » qui a misé sur le parcours, le décloisonnement et l’implication du patient. Un centre qui a devancé la loi de santé, en quelque sorte. « La question du mode de rémunération du travail d’équipe se posera », note-t-il, alors que les négociations conventionnelles entre la CNAM et les libéraux de santé sur ce sujet peinent à se concrétiser.
Financements intégrés pour les patients chroniques
Le passage attendu du secteur SSR à la tarification à l’activité (T2A) préoccupe les professionnels du centre, inquiets à l’idée que l’éducation thérapeutique puisse être mal valorisée à l’avenir.
« Ce projet illustre bien ce que je veux mettre en place partout », a souligné Marisol Touraine. La ministre souhaite « des professionnels de santé qui dialoguent entre eux et avec les patients ». « La loi de santé réussira si la contribution de chaque acteur est à la hauteur des enjeux », a-t-elle ajouté.
L’enjeu du financement reste central. « Notre objectif, à terme, est de mettre en place des financements intégrés pour les patients chroniques, y compris avec les médecins libéraux, précise Marisol Touraine. Ce qui va bousculer bien des habitudes, bien des cultures. On va y travailler. »
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