NICOLAS Sarkozy, auteur du slogan « un seul patron à l’hôpital », assume ses choix. En septembre, le chef de l’État déclarait dans nos colonnes : « Il fallait une clarification des responsabilités. Qui peut dire le contraire ? Dans le même temps, la nouvelle gouvernance hospitalière n’a pas eu pour effet de mettre les médecins à l’écart de la gestion des établissements : quand je vois la responsabilité confiée à un chef de pôle hospitalier, j’ai la conviction qu’il est pleinement investi dans le pilotage de l’hôpital ».
Les médecins hospitaliers sont descendus dans la rue avant le vote de la loi Bachelot pour dénoncer la gouvernance nouvelle formule qui se profilait. En vain, puisque la loi HPST a été adoptée dans les termes voulus par l’exécutif. Deux ans plus tard, les tensions se sont aplanies à l’hôpital. Le directoire a remplacé le conseil exécutif. Le directeur dispose de pouvoirs élargis, s’agissant notamment de la nomination des médecins. Les chefs de service et de pôle de l’AP-HP (Hôpitaux de Paris), qui menaçaient de démissionner en bloc, assument toujours leurs fonctions. Un succès, la réforme ? La lecture des communiqués syndicaux laisse entendre le contraire. Le moral des troupes serait plus attaqué que jamais, lit-on à mesure que les mois défilent.
Côté directeurs, on vit mal la tutelle, parfois pesante, des Agences régionales de santé (ARS). Certaines Agences se montrent plus inquisitrices que d’autres. En recul, le syndicat de directeurs qui a soutenu la loi HPST (SMPS, ex-SNCH) a cédé des voix aux autres syndicats (SYNCASS-CFDT, FO-CH, UFMICT-CGT) qui ont fait campagne en fustigeant les effets pervers de la réforme. Côté médecins hospitaliers, c’est en ce moment que l’on vote pour renouveler les instances professionnelles. Au menu de la campagne, les conséquences de la loi HPST, la « bombe » des comptes épargne temps, le mode de rémunération des médecins, un sujet en négociation. Certains syndicats de PH seraient prêts à accepter la part variable que propose le ministère de la Santé, quand d’autres s’y opposent, au nom de l’indépendance médicale.
Un sujet fédère l’ensemble des organisations syndicales : la place dévolue aux CME (commissions médicales d’établissement), rognée par la loi HPST. Pour les syndicats, il est grand temps de remettre les CME dans le jeu. Faute de quoi, la mobilisation des médecins s’en trouverait un peu plus fragilisée, mettent-ils en garde.
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