L’élaboration du projet médico-soignant partagé (PMSP) 2023-2027 du GHT de Maine-et-Loire (1) fut un travail de longue haleine quia mobilisé pas moins de 250 professionnels médicaux, soignants, cadres et directeurs du Groupement. Très vite, la lutte contre les inégalités territoriales d’accès aux soins s’est imposée comme un axe majeur du document programmatique.
« Nous avons ensuite identifié quatre filières absolument prioritaires : la psychiatrie qui est en grande tension ; les urgences, un sujet critique pour l’hôpital public ; les soins de suite qui concernent l’ensemble des établissements de notre GHT et la gériatrie, explique le Pr Alain Mercat, président de la commission médicale de groupement (CMG). Pour chacune des vingt-trois filières de soins identifiées (2), nous avons proposé des solutions réalistes, basées sur les besoins de la population et le renforcement de nos collaborations dans les territoires où l’offre de soins est la plus pauvre ». Chaque filière a ainsi fait l’objet d’une fiche-action déclinée en « ambitions », en projets et en indicateurs d’évaluation. Pour mener à bien cette démarche à la fois « pragmatique et mobilisatrice », un rapporteur a été nommé pour chacune des thématiques traitées sous la coordination de Clément Triballeau, directeur adjoint du CHU d’Angers chargé des coopérations et des parcours.
Huit orientations stratégiques
Le nouveau PMSP compte huit orientations stratégiques : à l’égalité d’accès à l’offre de soins et à la constitution de filières de prise en charge de qualité, coordonnées et graduées se sont ajoutés le développement de l’offre de soins des hôpitaux de proximité et la promotion des alternatives à l’hospitalisation traditionnelle. « Nous allons accroître le nombre de consultations avancées de praticiens hospitaliers dans les établissements de proximité », souligne le Pr Alain Mercat. Les quatre autres orientations stratégiques concernent le développement de l’enseignement et de la recherche, celui de la santé digitale – avec notamment la structuration plus forte d’un DIM de territoire, le déploiement d’un dossier patient informatisé (DPI) unique à l’échelle du GHT ou encore des formations à la téléexpertise -, mais aussi des thématiques plus inattendues dans un contexte de manque de temps soignant, comme la prévention et l’éthique.
« Le CHU d’Angers dispose d’un comité d’éthique actif coordonné par Dr Aurore Armand et nombre de professionnels de santé des hôpitaux de proximité ou des Ehpad ont exprimé le besoin de partager leurs questionnements éthiques, sur le bien-fondé du niveau de soins proposé aux patients en perte d’autonomie pour ne citer qu’un exemple, poursuit le Président de la CMG. Quant à la promotion de la santé publique et de prévention, il est vrai que nous manquons de temps mais nous avons décidé là aussi d’être pragmatiques en identifiant un domaine d’action : la lutte contre le tabagisme auprès des patients mais également des personnels soignants. Avec parmi les actions concrètes, des consultations de tabacologie ou l’accompagnement des infirmières dans la prescription de substituts nicotiniques ».
1. Le GHT 49 regroupe 10 hôpitaux : le CHU d’Angers ; les CH de Cholet, de Saumur et de Longué-Jumelles (en direction commune avec le CH de Saumur), de la Corniche angevine, de Doué-en-Anjou, de Layon-Aubance ; le centre de santé mentale angevin ; l’établissement de santé Beaugeois-Vallée et le centre hospitalier intercommunal Lys-Hyrôme. Le CHU d’Angers est en l’établissement support.
2. Quatre filières prioritaires (urgences et soins non programmés, soins médicaux et de rédaptation, gériatrie-autonomie, santé mentale et psychiatrie) ; 13 filières de soins et médico-techniques (anesthésie-réanimation, cardiologie-chirurgie cardiaque, hépato-gastro-entérologie, imagerie, neurologie, cancérologie, pharmacie, biologie, soins critiques, gynécologie-obstétrique, chirurgie, santé au travail, pédiatrie) ; 6 filières transversales (santé digitale, éthique, promotion de la santé et prévention, adaptation des soins à destination des personnes en situation de handicap, qualité et sécurité des soins).
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