AU TERME de près de dix ans de travaux, l’hôpital du Taaone, situé à Pirae, près de Papeete (Polynésie française), accueille peu à peu ses premiers malades. Tous les patients de l’actuel centre hospitalier de Tahiti (le Mamao, qui va être rasé) devraient y être transférés avant le 18 novembre. Le nouvel hôpital, qui emploiera 1 650 personnes, est « une vitrine de la technologie française, qui pourra bénéficier à nos voisins du Pacifique », a déclaré Jules Lenfa, ministre de la Santé de cette collectivité d’outre-mer. « C’est certainement l’hôpital du Pacifique Sud le plus à la pointe de l’innovation médicale », a renchéri Louis Rolland, son directeur.
Un accélérateur de particules va notamment permettre de traiter les malades du cancer. Chaque année, deux à trois cents d’entre eux devaient aller se soigner en métropole ou en Nouvelle-Zélande. De nombreux patients refusaient de partir et ne pouvaient être traités. Un centre de greffe rénale devrait aussi ouvrir à la fin de l’année 2011. Mais il faudra, selon les médecins du centre hospitalier, « surmonter les freins culturels pour que les Polynésiens acceptent de donner leurs organes ».
Ces soins supplémentaires et l’embauche d’une quarantaine de nouveaux employés vont entraîner un surcoût de 1,5 milliard de francs Pacifique (12,6 millions d’euros) de fonctionnement chaque année.
La Polynésie française fait face à un déficit chronique de son assurance-maladie. Le trou de la Caisse de Prévoyance Sociale (Sécurité sociale locale) est estimé à plus de 15 milliards de francs Pacifique (126 millions d’euros).
C’est Gaston Flosse, alors président de la Polynésie française, qui avait posé la première pierre de l’hôpital du Taaone en 2001. L’établissement devait s’appeler « Hôpital Jacques Chirac », mais il a finalement été baptisé du nom de son quartier (Le Taaone) à la suite d’une consultation publique.
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