À PONT-AUDEMER, aux confins de l’Eure, le centre hospitalier de la Risle (346 lits) innove en proposant depuis le 1er janvier une offre chirurgicale exclusivement en ambulatoire. La réorganisation du service, passé de quatre à huit lits, s’accompagne de la mise en place d’un numéro d’appel ouvert 24 heures sur 24 qui permet aux 200 professionnels de santé du département d’être en contact permanent avec un chirurgien hospitalier. Ce dernier définit si le patient est éligible à l’ambulatoire ou si une hospitalisation de plus longue durée est nécessaire.
« L’hôpital de Pont-Audemer dispose d’un double ancrage sanitaire, explique William Durocher, directeur par intérim de l’hôpital. Nous faisons partie de l’Eure, département sous-doté en offre de soins, mais sommes bien plus proches du Havre, en Seine-Maritime. Notre réorganisation s’inscrit dans une vision d’avenir de la médecine hospitalière, où l’on prend en compte ses voisins ». En 2009, Pont-Audemer comptabilise 60 opérations chirurgicales en ambulatoire par mois. En 2012, ce nombre passera à 130. Dans l’Hexagone, le développement de l’ambulatoire est récent. En 2010, seuls 38 % des actes de chirurgie sont enregistrés en hospitalisation de jour quand la Grande-Bretagne, plus avancée, atteint déjà les 79 %.
En parallèle à cette restructuration en interne, Pont-Audemer a donc renforcé sa coopération en chirurgie de spécialité (oncologie) avec le groupe hospitalier du Havre et en chirurgie de proximité (viscérale) avec le centre hospitalier de Bernay, au sud-ouest du département. « Ces changements vont tout à fait dans le sens de l’évolution de la pratique chirurgicale », explique le Dr François Lemarchand, président de la commission médicale d’établissement (CME) de Pont-Audemer.
Deux fois par semaine, le chirurgien ou son collègue le Dr Bruno Chatellier et toute son équipe de bloc (trois infirmières, un anesthésiste-réanimateur et, parfois, un interne) s’engouffrent dans un monospace. Le mardi, ils se rendent à Bernay pour combler les besoins en chirurgie viscérale. Le vendredi, ils vont au Havre, sans craindre de perturber le travail des équipes locales. « Nous bénéficions sur place d’un plateau technique inoccupé, faute de personnels », précise le Dr Lemarchand. Le suivi du patient par la même équipe médicale est ainsi rendu possible grâce à cette organisation.
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