LES ÉTABLISSEMENTS D’HOSPITALISATION à domicile traversent des temps difficiles.
Selon une enquête interne de la FNEHAD, 38 % d’entre eux étaient en déficit en 2010 et prévoyaient de l’être en 2011. Si cela est de bon augure pour une minorité qui se développe et crée des antennes rurales, c’est surtout le signe d’une augmentation des coûts que ces structures ne peuvent absorber. « Nous sommes en plein paradoxe. L’HAD est reconnue par les textes de loi, à commencer par la loi Hôpital, patient, santé et territoire, mais sur le terrain nous sommes face à des problèmes opérationnels. Les autorités de tutelle sont convaincues mais rien ne bouge », dénonce la présidente Élisabeth Hubert.
Le nerf de la guerre est la tarification qui, identique depuis 5 ans, étrangle les établissements. Cette stagnation aboutit dans les faits à une réduction du financement de 5 % en 3 ans, sous l’effet de la révision du guide méthodologique de codage. « Pour la première fois en 2010, l’enveloppe affectée à l’HAD correspondant aux facturations faites aux caisses par les établissements a augmenté moins vite que le nombre de journées réalisées » a déploré la présidente de la FNEHAD devant Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins.
Référentiels.
En outre, le coût des médicaments, antibiotiques ou antimitotiques, pèse lourdement sur les prises en charge. « Certains patients nous coûtent 3 fois plus cher que ce qu’ils nous rapportent, et certains établissements sont contraints de refuser des malades en voyant les prescriptions, dont nous ne sommes pas à l’origine ! », se désole Élisabeth Hubert.
Face à ces contraintes, la présidente de la FNEHAD n’est pas à court de propositions. Concernant les médicaments, elle prône la création d’une liste de « moins de 10 produits », complémentaire de la liste en sus. Au-delà d’une mise à plat de la tarification, elle réitère sa demande d’enveloppe d’aide à la contractualisation pour développer les activités de pédiatrie et de rééducation neurobiologique, déjà promise l’an dernier par Xavier Bertrand.
C’est enfin au sujet de la reconnaissance de l’HAD sur le terrain qu’Élisabeth Hubert attend les mesures les plus rapides. « Nos dispositifs doivent être bien articulés avec les autres acteurs de soins, en particulier infirmières libérales et services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ! », tambourine-t-elle, irritée par les contestations de l’assurance-maladie sur le coût de certains modes de prise en charge. « Un pansement complexe réalisé par une infirmière coûterait 40 euros, et par l’HAD, 150 euros. Mais nous ne parlons pas de la même chose », explique la présidente de la FNEHAD qui estime indispensable des référentiels élaborés par la Haute autorité de santé.
Parallèlement, elle a demandé à Annie Podeur d’imposer que dans toutes les agences régionales de santé, les établissements d’HAD soient associés à la réflexion et intégrés dans les schémas régionaux d’organisation des soins. « Vos services et autres directions centrales ne peuvent plus se contenter de nous recevoir et nous écouter poliment lors des réunions, lance-t-elle. Ils doivent se comporter en partenaires, fussent-ils exigeants ».
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